Avant sa première officielle sur le banc cristolien mercredi à Angers en Coupe de France, l’entraîneur cristolien Christophe MAZEL est revenu sur la préparation hivernale.
L’équipe sort de trois matches amicaux, quels sont les premiers enseignements à tirer de cette préparation hivernale ?
C’est un groupe qui a envie d’avancer. Il est clair que ça travaille bien et que la préparation se passe du mieux possible au niveau de l’état d’esprit. Vis à vis de ce que je veux mettre en place, il y a quand même pas mal de points positifs qui sont ressortis en matchs amicaux. Après, nous avons encore beaucoup de travail et un peu de temps devant nous, même si la compétition va revenir très vite avec dès mercredi, la Coupe de France à Angers.
Votre travail a été surtout axé sur la défense, pour l’instant. En es-tu satisfait ?
Oui, c’est le point positif. J’ai vu des attitudes qui correspondaient exactement à ce que l’on avait travaillé. Lors de notre premier match amical, à Chartres, nous avions essentiellement travaillé cela et nous avions été bons en défense. Moins bon en attaque mais ce secteur du jeu est à l’ordre du jour de nos prochains entraînements.
Mais en préparation, il y a le domaine physique qui n’est pas à négliger et la charge de travail a été conséquente. Cela prend du temps. Nous ne sommes pas en avance mais pas en retard non plus.
L’équipe sera davantage prête pour la rencontre de D1 M face à Toulouse, que face à Angers…?
La Coupe de France face à Angers, est une compétition mais pour moi, c’est un match de préparation… qui compte. C’est quand même un adversaire de PROD2 mais qui revient très bien. Le retour aux affaires de Laurent SORIN que je connais très bien n’est pas de très bon signe pour leurs adversaires, notamment nous. Je pense qu’ils n’auront pas fait de la Coupe, leur objectif premier mais nous allons sûrement avoir un accueil qui correspond à notre statut. Et c’est tout à fait normal. S’il y a une faille, si nous ne sommes pas bons, nous serons éliminés. Et ce n’est pas le but. Nous y allons pour faire le meilleur match possible et se qualifier.
Quel accueil as-tu eu à ton arrivée à Créteil ?
J’ai été très bien accueilli. Je connaissais la maison et certaines têtes qui ont un peu vieillies. La mienne aussi. Je pense que c’est un avantage. Des photos me rappellent des souvenirs et j’ai l’impression de reprendre un projet en route. Les dirigeants, le staff et les joueurs m’ont bien accueilli. En même temps, les joueurs n’ont pas trop le choix (sourire).
Comment se passent tes relations avec Franck CHUPIN et Christophe ESPARRE ?
Très bien. J’ai joué avec Tito (NDLR : Christophe ESPARRE) donc je le connaissais bien. Ce n’est pas le cas avec Franck. J’essaie de ne pas avoir d’a priori négatifs sur les personnes. Mais pour Franck, j’en ai eu des positifs par des personnes que je connais à Créteil. Et ces jours à travailler ensemble n’ont fait que confirmer tout le bien pense de lui. En arrivant, on ne m’a imposé personne mais je n’ai pas voulu changer le staff, notamment parce que leur connaissance des joueurs est un avantage.
En poste dans le Handball féminin, au HBC Nîmes, as-tu suivi le Handball masculin ?
Oui, j’ai la chance de vivre de ma passion. J’ai vu deux matches par semaine à la TV. Je me suis déplacé à Istres et bien sûr à Nîmes. J’ai vu toutes les équipes, jouer.
Je n’ai pas perdu un match avec les filles, j’espère que je poursuivrai sur ma lancée (sourire).
L’objectif est le maintien, si ce n’est le plus rapidement possible…
(Il coupe) A la dernière journée, sur un tir contré, nous l’accepterons aussi. Il est évident que pour préparer la saison suivante, l’objectif est le maintien le plus rapidement possible. Si c’est tard on le prendra, si c’est tôt ce sera mieux pour préparer la saison suivante. Créteil a tout pour redevenir un club qui compte dans le handball français.
A quels changements peut-on s’attendre ?
Je ne sais pas parce qu’il y a une forme de continuité. L’équipe se connait, elle sait jouer. Le travail de Benjamin PAVONI s’il avait été mauvais, l’équipe serait dernière avec zéro point. Nous essayons de consolider ce que j’estime entrer dans mon projet de jeu, qui ne sera pas si éloigné que ça de ce que faisait Benjamin. On ne peut pas tout changer, c’est impossible. Si on change tout, on casse tout et on n’en a pas le temps. Je n’ai pas la réputation d’être un entraîneur qui change tout du jour au lendemain.
Dans mon dernier club, Istres, lors de la première année, je me suis maintenu. Pour la troisième année, nous avons remporté la Coupe de la Ligue (NDLR : à Miami) et l’année d’après, on finit 6ème du championnat. Ensuite, il y a eu un phénomène d’usure mais je pense qu’il faut du temps pour bien travailler et consolider les choses. On peut faire un coup d’esbroufe mais c’est le temps qui donne le plus. A Créteil, les joueurs doivent retrouver l’envie et le plaisir de jouer.
La politique du club de Créteil est axée sur les jeunes et leur formation. T’inscris-tu dans cette ligne directrice ?
Totalement, je m’occupais de la formation. Lorsque je parlais de construction, je parlais notamment de la jeunesse de l’équipe. Alors il ne s’agit pas que de préparer les autres mais aussi du présent. Il ne faut pas l’oublier. Ici, il y a quelques générations exceptionnelles à Créteil avec les 92-93 et les 96-97. Quand on a la chance d’avoir un tel réservoir, il faut arriver à le faire éclore. Il faut être fier de ce qui a été fait, et de ce que l’on fait.
Comment gérer le retour des trois mondialistes (MALINOVIC, TOROMANOVIC et RISTOVSKI) qui n’ont donc pas pris part à la préparation hivernale ?
Toutes les équipes ont des joueurs qui ont été sélectionnés. Le souci est que je ne les aurais pas vus. Je pense qu’ils vont rentrer fatigués mais en même temps, ils auront le rythme de la compétition. Non, ce qui peut être embêtant est que je connais dorénavant la sensibilité du groupe, de chacun et que les joueurs me connaissent. On aura juste moins de temps avec les trois mondialistes. C’est un élément que je connaissais au départ. Pour le poste de gardien, c’est moins problématique. Borko a joué et a été plutôt bon donc il n’y a aucune raison pour que l’on ne récupère pas un gardien performant. C’est davantage problématique pour Dejan et Toro. Ce qu’il y a de bien est qu’ils jouaient dans la même équipe et qu’ils ne se sont pas quittés. Dans le jeu à deux, ça devrait aller. Pour le reste, ce sont des joueurs importants de l’équipe, qui avaient du temps de jeu. Il ne s’agit pas de les priver de temps de jeu mais de les inclure au projet de jeu le plus vite possible.
Quel entraîneur es-tu pendant les matches ?
Tu vas le découvrir, je ne vais pas tout te dire (sourire). Je parle, à tout le monde. Je ne vocifère pas. Je monte le ton lorsque cela est nécessaire. En gros, un manager doit être à l’inverse de son équipe. Si elle est endormie, il doit la réveiller et si elle est excitée, il doit la tempérer. Si les joueurs sont surexcités, l’entraîneur doit être calme.