Entraîneur de l’équipe Prénationale de l’US Créteil Handball, Alain Desplace nous livre ses impressions sur les débuts de son équipe à ce nouveau niveau. Joueur, arbitre, entraîneur, ses multiples casquettes lui permettent de mieux appréhender un match de handball.
Vous avez commencé par quatre défaites puis vous avez enchaîné cinq victoires. Comment se passe votre début de saison?
Notre équipe vient de monter d’Excellence en Prénationale. En début de saison, les joueurs ont un peu pris à la légère, la différence de niveau. Ils se sont trouvés devant un mur au premier match. Le second, le doute s’installe. Au troisième, nous avons essayé de composer une équipe avec des joueurs venus de l’extérieur, notamment le niveau supérieur à Créteil (N2) qui valent le coup. Le quatrième match fut à peu près correct mais les gars ne se connaissaient pas assez pour gagner. Nous avons perdu d’un ou deux buts. Pour finalement arriver au match de Sucy où tout le monde s’est retrouvé et nous avons retrouvé une vitesse de croisière.
Les joueurs qui sont restés au club ont donc mal appréhendé le niveau de Prénationale de la LIFE qui vaut largement, par certains aspects, celui de la N3, sur certains matches. Dans ce championnat, les places sont chères, les équipes y vendent chèrement leur peau. Il faut appréhender ce niveau avec cette idée-là. Il ne faut pas faire n’importe quoi ni sur le terrain, ni à l’entraînement, il faut être sérieux. Les joueurs doivent comprendre qu’ils jouent peut-être une future place pour eux dans l’équipe de N2 l’année prochaine.
Quels sont les objectifs de l’équipe?
L’objectif réalisable est de finir dans les trois premiers à partir du moment où tout le monde s’investit correctement. Ensuite, l’objectif principal est de se maintenir à ce niveau-là, dans le cadre du projet du club qui est de conserver des jeunes à potentiel qui n’ont pas eu le temps de s’épanouir à cause des études, en -18 par exemple parce que c’est un passage difficile. C’est la même chose pour les -16.
“Arbitre, entraîneur, la tension nerveuse est différente.”
Y a-t-il une grande différence d’âge entre vos joueurs?
Nos joueurs ont entre 18 ans et 27 ans. Cela se passe bien parce qu’il y a des cadres du club qui entraînent également donc tout le monde se connaît. Mais la moyenne d’âge reste quand même sur 20 ans. Il n’y a donc pas trop de différence et tout se passe très bien.
Vous avez été arbitre, maintenant conseiller national d’arbitres pour la Fédération. Vous êtes entraîneur. Quelles peuvent-être les différences dans la façon de vivre un match?
Ce sont deux mondes différents. Mais j’en tire un avantage pour la formation du joueur. Il y a beaucoup de règles qui sont oubliées par les joueurs. Elles sont importantes parce qu’elles freinent mais elles peuvent aussi aider à faire évoluer le jeu. Donc il faut les appréhender complètement pour pouvoir les utiliser offensivement et défensivement. Par exemple, une règle de neutralisation, si elle est bien faite, elle n’est pas condamnable puisqu’elle fait partie du jeu. Le tout est de faire passer le message au niveau positif.
J’ai également eu une carrière de joueur avant. J’ai touché un peu à tout mais j’avais envie de retrouver le terrain pour un peu évacuer. Lorsque tu es arbitre, tu es obligé d’être totalement neutre alors qu’en tant qu’entraîneur, je peux laisser échapper des émotions. Quoique des fois, en tant qu’arbitre, on se dit “oh bah mince, il est bête lui, il a raté, il est nul ou quoi” (rires). Mais la tension nerveuse est différente. Et nous pensons différemment.
Avec les résultats sportifs que le Handball français a eu, il y a eu une grande ouverture entre l’arbitrage et le technique, ce qui fait beaucoup de bien au niveau du jeu. Avant les arbitres et les techniciens ne se parlaient pas. Maintenant, il y a beaucoup de stages, de discussions, la vidéo apporte beaucoup pour travailler les erreurs, les fautes de comportement. Nous avons tellement de sanctions dans notre sport que cela bonifie aussi tout cela. L’arbitrage doit être bon sur un terrain et cela passe aussi par le comportement calme des techniciens. Cela est tout une question d’éducation et de formation. Nous avançons doucement mais sûrement dans le bon sens.e