A l’heure où on se demande si une médaille d’or peut amener un enfant vers le handball, l’exemple de notre nouveau bélier Bruno Butorac devrait parler à certains. Né il y a 26 ans du côté de Zagreb, le gaucher a une relation un peu biscornue avec le handball. “Mes parents y ont joué tous les deux à un bon niveau. Mais quand j’étais petit, ils m’ont inscrit à tous les sports, sauf le handball ! Ils savaient que c’était un sport de contact, dur, et ils ne voulaient pas que j’y aille” sourit-il.
Mais c’est un titre pour le handball croate qui va changer la donne. En 2003, la sélection à damiers remporte le championnat du monde, provoquant une vague d’enthousiasme dans le pays, et monsieur et madame Butorac n’ont pas eu le choix. “Tous mes copains sont allés au hand quand on a gagné, et j’ai suivi le mouvement. Je me souviens bien d’avoir regardé les matchs et de l’ambiance de folie qui régnait dans le pays” se rappelle notre recrue estivale, qui avoue un faible pour Petar Metlicic et Ivano Balic, deux héros de cette génération dorée : “Tout le monde essayait d’être Balic, mais personne y arrivait. Les ballons dans le dos, les feintes, tout ça…J’ai même essayé sa coupe de cheveux, mais j’ai jamais été jusqu’au bout du truc !”
Et la machine Bruno Butorac était lancée. Dès la fin de ses études, il met le cap sur la Slovaquie, pour rejoindre le Tatran Presov, avec lequel il dispute la Champions League, afin de poser ses valises du côté de Tremblay en 2019. “Jouer en France, ça a toujours été un objectif. Les championnats français et allemands sont les meilleurs du monde, mais en tant que pays, je suis bien plus fan de la France” explique celui qui, en Seine Saint-Denis, a retrouvé un de ses grands amis, Luka Sebetic.
Mais du côté du Palais des Sports, Bruno Butorac a de nouveau croisé la route de quelqu’un qui lui est cher. Le pivot croate Ante Babic, Cristolien depuis l’hiver dernier, a partagé ses saisons que ce soit au pays, du côté de Dubrava, ou à Presov. Et forcément, quand les deux se sont retrouvés, il y a eu quelques accolades : “J’ai de la chance de toujours me retrouver avec des gens que j’apprécie. Quand on est étranger, c’est toujours bien d’avoir sa zone de confort, avec des gens que tu connais et qui peuvent t’aider en cas de besoin.”
Et quand notre Bélier n’est pas en train de courir sur le terrain du palais des sports, il prépare déjà son après-carrière. Titulaire d’une maitrise en nutrition, Bruno est actuellement en train de préparer son doctorat en écrivant sa thèse. Alors, dès la fin de l’entrainement, il retourne chez lui pour étudier. “Je sais que je ne veux pas rester dans le handball après ma carrière. Avoir quinze ou vingt personnes qui dépendent de moi, c’est pas mon truc. Et je trouve ça bien d’avoir quelque chose à côté, de penser à autre chose que tout le temps au handball.”
Mais faites lui confiance pour tout donner pour son nouveau maillot quand même, alors que notre gaucher ne tarit pas de bons mots sur son nouveau club. “On sent qu’il y a une histoire dans ce club et, sur le terrain, j’aime vraiment comment on joue. Vite, ça défend fort, je prends vachement de plaisir depuis la reprise !” termine-t-il. Alors rendez-vous très vite au Palais des Sports pour mieux faire connaissance avec notre Bélier à la tête bien faite.