Devenu coach de l’équipe 1 en juin dernier, l’ancien pivot cristolien Pierre Montorier prend ses marques. Stage, amicaux, recrues,… passage en revue de tous les aspects de la préparation estivale.
À l’aube de la quatrième semaine de préparation, un premier point sur cette période estivale composée de courses, de physique, de stage et de matchs amicaux…
P.M. : Il y a eu une première semaine de reprise, de connaissance entre les joueurs, de prise en main du groupe. En deuxième semaine, le stage a permis au groupe de se former, les joueurs se sont bien entendus entre eux. Enfin, la troisième semaine a vu les premiers matchs amicaux face à Pontault-Combault et Vernouillet, cela a permis de livrer les premiers enseignements qui sont les bases de notre travail de préparation.
Nous avons pris le parti de changer de fond de jeu, que ce soit défensivement qu’offensivement. Cela ajouté à l’intégration de six nouveaux joueurs, nous avons besoin de travailler énormément collectivement, de jouer le maximum de match possible qui vont nous permettre de régler certaines choses. Pour l’instant, nous respectons notre chemin de fer.
Lors des rencontres amicales, on a senti le staff, Christophe Esparre et toi, prendre plusieurs fois la parole en plein match. Est-ce une volonté d’aider les joueurs ?
P.M. : C’est ce que j’ai dit aux joueurs l’autre fois. Ils doivent déjà trouver leurs marques. De notre côté aussi. Nous devons trouver notre manière de fonctionner. Nous essayons de communiquer au mieux pour coacher, pour être le plus efficace possible. Nous avons essayé une façon de coacher au premier match, qui n’a pas fonctionné. Contre Vernouillet, c’était mieux.
Je responsabilise les joueurs.
Pierre MONTORIER
Vous êtes encore au niveau des essais, des questionnements mais une certitude : Michaël Robin sera le capitaine la saison prochaine. Une évidence pour toi ?
P.M. : Étant donné qu’il l’était les saisons précédentes, cela me paraissait évident que ce soit lui qui continue. Je n’avais pas envie de réfléchir à mettre quelqu’un d’autre. Je connais Mika et son professionnalisme. Nous avons mangé ensemble au mois de juin, j’ai pu mesuré ses envies et ses motivations. En sortant de ce repas, je n’avais aucun doute sur sa volonté à partir sur ce nouveau projet.
Tu aimes tout de même avoir plusieurs lieutenants. Tu responsabilises beaucoup tes joueurs…
P.M. : Oui, je responsabilise les joueurs. Je leur ai dit que c’était eux qui étaient sur le terrain, qu’ils voient davantage de choses que nous. C’est à eux de participer à la création du projet de jeu. Je pense que plus les joueurs s’approprient les choses, plus ils vont être motivés pour les faire. C’est ma manière de fonctionner et j’essaie de la mettre en place. Pour l’instant, ça a l’air de marcher. On verra par la suite.
Le dosage est-il facile entre la responsabilisation et le trop plein de place potentiel laissé aux joueurs ?
P.M. : Ça se sent et je pense que si tu es dans une forme de respect envers les joueurs, ils vont te respecter. Ils savent où sont les limites. Il y a eu quelques petits tests au début mais c’est logique dans un groupe. Lorsque j’étais joueur, je n’ai jamais supporté les entraîneurs qui nous infantilisaient. C’est une des premières phrases que j’ai déclarée à la reprise : “nous sommes entre adultes donc discutons entre adultes.” Tout en restant chacun à notre place, tout devrait fonctionner. Dans cette équipe, des joueurs sont pères de famille, tout le monde est adulte et est capable de prendre des décisions, d’écouter l’autre.
J’ai insisté sur une chose. Il y a deux domaines dans lesquels nous devons être performants et exigeants : la communication, plus il y en aura moins il y aura de frustration et plus les joueurs seront bien dans les entraînements, dans la vie de tous les jours ;
la mise en place tactique, si ce que je mets en place ne leur plait pas et qu’ils le font à contre-coeur, on va droit dans le mur. C’est pour ça que je pense que c’est à eux de prendre les choses en main. Le staff est là pour proposer mais eux pour mettre les choses en place et acquiescer. une fois que l’on a établi ce qui ne fonctionne pas, le staff est là de nouveau pour que chacun rentre dans le rôle qui lui a été défini.
Après deux matchs amicaux, quels sont les points positifs et négatifs ?
P.M. : En positif, c’est l’envie. C’est bien mais c’est un minimum syndical. Nous attendons tous cela d’un joueur pro. Il y a aussi beaucoup de communication, entre toutes les parties. Pour moi, ce sont des matchs de travail et c’est à cela que ça doit servir. Plus nous allons, tous, faire des erreurs dans ces matchs, plus nous allons pouvoir les corriger et mieux ça va être être pour la suite.
Sur le plan handball, l’attaque fonctionne de mieux en mieux ainsi que notre jeu sur grand espace aussi. Nous n’avons eu que sept séances de handball donc il faut relativiser tout cela. Ce n’est que le début. Nous recevons Limoges mercredi et disputons le tournoi de Serris en fin de semaine, nous en saurons davantage après le tournoi.
Le plan de marche est d’être prêt pour Dunkerque (Coupe de la Ligue) ou davantage pour Nancy (1ère journée de championnat) ?
P.M. : L’objectif reste le championnat mais nous sommes tous des compétiteurs. Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui rentre sur le terrain en se disant “je n’ai pas envie de gagner”. Quand je vois certains joueurs dans l’état dans lequel ils se mettent lorsqu’ils perdent le jeu d’échauffement, si je leur dis avant Dunkerque qu’on ne joue pas le match pour le gagner, ils vont m’insulter. Nous jouons chaque match pour être le meilleurs possibles.
Un point sur les recrues. Les sens-tu bien intégrées ?
P.M. : Le fait de changer de staff apporte un changement qui donne l’impression que tout le monde est une recrue. Je crois qu’il n’y a pas eu trop de situations durant lesquelles les recrues devaient s’intégrer au groupe. Tout s’est plutôt fait naturellement. Tout le monde savait que l’on partait sur un nouveau projet. Pour l’instant, tout se passe bien avec les cinq recrues.
Tu entames ta huitième saison au club. Tu as vécu pas mal de choses ici, comment vois-tu cette saison avec un statut différent ?
P.M. : Je n’ai pas forcément un statut différent. Les choses se sont faites petit à petit. Le jour où j’ai arrêté ma carrière de joueur, j’ai toujours dit que je voulais être entraîneur pro. J’ai souhaité passé par les catégories “jeunes” pour faire de la formation, découvrir des choses que je n’avais pas vécues en tant que joueur. Tout s’est fait naturellement. Je connaissais tous ceux avec qui je travaille : Franck Chupin, Christophe Esparre et Dragan Pocuca. Au début, durant quatre-cinq jours, cela m’a fait bizarre d’être entraîneur numéro 1 avec à mes côtés, les trois entraîneurs. Mais rapidement je me suis dit qu’il n’y avait aucun souci.
Nous ne nous sommes pas fixés d’objectif particulier. Je leur ai juste demandé que, que ce soit en match ou à l’entraînement, on vienne dans la volonté de s’améliorer. Le but du jeu est celui là.