La question n’était pas : Tomas Piroch va-t-il revenir en France, mais quand va-t-il revenir en France ? Notre arrière droit, arrivé cet été, a déjà un passif plutôt sympathique avec notre pays. Jiri, son papa, a joué pendant sept ans en France, du côté de Mulhouse, avant de retourner en République Tchèque. “J’ai de supers souvenirs de mon temps en France. Des gens très accueillants, un beau pays…J’avais été à l’école jusqu’en CP avant que mon père rentre au pays” se souvient notre nouveau gaucher.
Avec un père handballeur pro et une mère avec un bon niveau en natation, les enfants de la famille Piroch ne pouvaient que se mettre au sport de haut niveau…L’ainé finira au foot, actuellement au Dukla Prague, en deuxième division tchèque. Le deuxième suivra le chemin du paternel, “même s’il ne m’a jamais poussé. Il m’a laissé faire ce que je voulais, mais forcément, quand tu vas voir ton père tous les weekends au gymnase, tu as tendance à suivre son chemin.”
Rentré en République Tchèque, notre Bélier en repartira rapidement. Alors qu’il a seize ans, le club allemand du MT Melsungen l’appelle. Et quand la Bundesliga toque à la porte, le gaucher rapplique. “Franchement, la première année a été compliquée. Tous les trucs que ta mère fait à la maison, genre la lessive ou la cuisine, tu te retrouves à les faire toi-même parce que tu es seul à l’étranger et que tu dois tout gérer. A 16 ans, c’est pas simple. Mais quand tu sais que ton rêve est pas très loin, tu fonces” se souvient-il.
La suite sera un peu compliquée. L’essai dans la Ruhr n’est pas prolongé, et c’est en Suisse qu’il commence sa carrière professionnelle. Deux saisons à Lucerne avant de prendre la direction de Créteil l’été passé. “Franchement, quand le club m’a contacté, je n’ai pas réfléchi. Un club de Starligue, ambitieux, près de Paris, il y a tout pour être bien” sourit-il, sans livrer de discours entendu. “Et pour l’instant, je suis super heureux. Le début de saison se passe bien, on a une équipe très sympa et on bosse beaucoup, tout est top !”
A seulement 21 ans, Tomas s’est déjà imposé comme un élément important de notre effectif emmené par Fernando Barbeito. Sur un terrain où son âme de leader discret fait des merveilles. “Je crois que c’est quelque chose que j’ai hérité de mon père. Cette mentalité de sportif de haut niveau, à ne jamais rien lâcher, à savoir persévérer même quand c’est dur. C’est pour ça que l’épisode difficile en Allemagne, ça m’a rendu encore plus fort.” Nul ne sait si, après avoir bouclé la boucle dans l’Hexagone, Tomas Piroch ira montrer son talent en Bundesliga. Mais nous, on n’est pas trop pressé de le voir partir !