Conscient que tout n’est pas perdu, Dragan Zovko nous prépare à cette fin de saison et ces deux matches en quatre jours, ces deux matches très importants.
Quand on sort d’un match comme Nîmes, on ne peut ressentir que de la frustration…
Oui, c’est exactement ça. Quand tu sors de ce match, tu te dis que cela aurait été mieux qu’ils nous collent une fessée bien marquée, comme ça nous n’aurions rien eu à dire. Mais là, à –5, nous parvenons à revenir et à faire 11-7 en vingt minutes. En deuxième période, nous sommes en supériorité numérique mais nous prenons un 7-0. Et nous nous reprenons un peu mais c’est plus dur. Pourquoi ? Comment ? J’aimerai bien savoir. Et je pense qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui comprend. Donc, par définition, c’est frustrant.
En deuxième période, lorsque vous parlez à vos joueurs, vous mettez l’accent sur l’envie. C’est ça la clé de la fin de saison, l’envie ?
L’envie fait partie du résultat, d’une réussite, aussi bien dans le sport que dans la vie. Si tu n’as pas envie de gagner un match, tu peux être sûr que tu ne le gagneras pas. Par contre, même si tu as envie, il faut que tu sois très bien organisé pour le gagner. Donc l’envie est une chose.
Si tu as des objectifs irréels que tu ne peux pas atteindre, forcément à la fin de la période donnée pour remplir ces objectifs, tu sortiras déprimé parce que tu ne peux pas les atteindre. De l’autre côté, si tu n’as pas d’objectifs dans la vie, tu seras déprimé aussi. Donc il faut se fixer des objectifs réels pour bien avancer. Et nous, je pense qu’il n’y avait rien d’irréel d’essayer de gagner à Nîmes. Il fallait y croire, avoir envie, s’organiser. Nous avons vu que nous en sommes capables à certaines périodes. Pourquoi nous n’avons pas réussi à le faire ? Est-ce que c’est parce que nous n’y croyons pas ? C’est propre à une équipe qui doute. La moindre chose fait gripper la machine.
Pendant ce temps mort, je leur ai demandé si Nîmes fait un 5-0, pourquoi Créteil ne pourrait pas en faire de même ? Parce qu’on n’en a pas eu l’envie. Au moment du temps mort, ce que l’on fait, c’est tout sauf du Handball. Nous courons partout sans savoir où, nous avons perdu la tête, nous paniquons. A un moment donné, il fallait recanaliser tout ça. Mais bon, je pense qu’il n’y avait pas grand monde qui avait la tête sur les épaules comme il faut pour espérer gagner ce match. Est-ce que c’est la pression ? Mais aussi trop d’envie peut aussi tuer l’envie parfois.
Les deux prochains matches contre Cesson et Aurillac se tiennent en quatre jours. Est-ce bien de rester sous pression ?
Quoique je réponde, ce sera pris comme de la démagogie. Dire que je ne sais pas, cela voudrait dire que je suis désabusé et ce n’est pas le cas. Dire que je ne pense pas que ce soit bien d’enchaîner ces deux matches, ce n’est pas bien parce que nous devons y faire face. C’est la réalité et il faut le jouer. Dire que c’est bien, cela voudrait dire « aller contre vents et marées » parce qu’une équipe qui ne gagne pas un match en une semaine va en remporter deux en quatre jours… On verra. En tout cas, il y a la réalité qui est que nous jouons deux matches très importants mercredi et samedi. Ce sont des adversaires à notre portée, qui se battent comme nous pour le maintien. Les premiers, nous les recevons, les deuxièmes nous allons chez eux. Nous verrons bien. C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens.
Il y a encore un troisième match contre Montpellier. Certes, une équipe qui ne bat pas Nîmes peut-elle espérer prendre des points contre Montpellier… ? Mais qui aurait pu penser qu’à Chambéry il y a un mois et demi, qu’à neuf ou dix minutes de la fin, nous menions d’un but et nous aurions pu faire un hold-up. Donc pourquoi demain, Montpellier avec tous ses blessés ne peut-il pas être battu ici ? Des équipes l’ont fait, Aurillac ne perd que de deux buts contre eux. Mais pour être réaliste, il y a 10% de chances que nous gagnons. Mais avant le match, c’est du 50-50.
En tout cas, nous pédalons la tête dans le guidon. Le match de mercredi sera difficile. Nous avons des blessés. Nous verrons dans quel sens cela va évoluer. Je pense que c’est une année cauchemardesque pour les joueurs. Il est temps que ça se termine. A partir de là, il faut une nouvelle dynamique. Nous sommes dans un tunnel, il y a un petit peu de lumière. Nous ne savons pas si c’est la locomotive ou la sortie du tunnel. On verra d’ici une semaine, nous en saurons un petit plus.