“Franchement, quand je m’écoute, je me dis que les gens qui vont lire l’interview vont se demander pourquoi je joue au handball !” Yoann Gibelin vient de résumer les quinze minutes d’entretien avec lui. Il y a été question de handball, bien sûr, mais aussi de jeux vidéos et de basket. Beaucoup de basket. Surtout de NBA. Beaucoup de NBA.
“La NBA, cette saison à Créteil, c’est une religion.” Ils sont dix, dans les bureaux ou parmi les joueurs, à faire partie de la Fantasy du championnat de basket américain, et Yoann Gibelin, notre arrière gauche qui fêtera ses 22 ans dans deux semaines, est un des plus actifs. Une passion qui remonte à son enfance. “J’ai suivi ça grâce à mon frère, qui en a fait beaucoup plus jeune. Mon équipe préférée, c’est les Utah Jazz, là où joue Rudy Gobert. D’ailleurs, je ne me suis toujours pas remis de la défaite en play-offs la saison passée !” sourit notre Bélier. Lui aussi s’est essayé à mettre le ballon dans le panier, mais ça n’a pas duré.
Si Yoann a commencé le handball à neuf ans, il a attendu un moment avant de décider d’en faire sa carrière. Equipes de France jeunes, junior, centre de formation à Créteil, le jeune Gibelin a gravi toutes les marches avant de passer professionnel. “Mon modèle de carrière, c’est Daniel Narcisse. Même si, quand j’étais plus jeune, j’ai grandi en regardant Nikola Karabatic” explique ce Cristolien pur souche, qui nous quittera à la fin de la saison.
Il traversera le périphérique en juillet prochain pour rejoindre, justement, Nikola Karabatic au Paris Saint-Germain Handball. Une signature qui a pu en surprendre certains mais vis-à-vis de laquelle Yoann ne se met pas plus de pression que cela. “C’est une opportunité, à moi de la saisir. Je vais pouvoir continuer à grandir et à progresser au sein d’un des meilleurs clubs du monde et j’espère que je pourrais, aussi, apporter ma pierre à l’édifice.” En attendant, il dispute donc sa dernière année sous les couleurs bleu et blanc. Si le moment de l’émotion arrivera certainement un jour ou l’autre, pour l’instant, il ne le montre pas.
Que ce soit au Palais des Sports ou, plus tard, à Coubertin, le cadet des trois frères Gibelin sera en tout cas soutenu par son papa Fernand. Depuis toujours, celui-ci se déplace pour voir jouer le fiston, au point de faire partie des abonnés du club cette saison ! “Ca fait toujours plaisir de partager ce qu’on fait avec quelqu’un d’autre, c’est aussi pour ça qu’on fait ça” sourit Yoann quand on lui parle de ce soutien inconditionnel. Il n’échappe d’ailleurs jamais au débriefing avec le paternel après les matchs. Pas sûr, en revanche, que papa Gibelin fasse le débriefing des matchs de NBA 2K que son fils joue avec Guynel Pintor tous les midis. “Franchement, je n’imagine pas une pause midi sans jouer à la console. NBA et Playstation, les voilà mes deux passions !” explose-t-il de rire. Tant qu’il est performant sur le terrain, Yoann Gibelin peut bien faire ce qu’il veut en dehors, on ne le jugera pas !