À près des trois quarts du championnat, le capitaine cristolien évoque le chemin parcouru et ce qui reste à jouer jusqu’à la fin de la saison. Présent dans le vestiaire, celui qui a rempilé il y a peu reste vigilant pour éviter toute sortie de route.
Micka, tu es capitaine de Créteil, équipe qui trône à la 3ème place de Proligue, 25 points après 17 journées (dont 12 victoires). À près de trois quarts du championnat, l’équipe est plutôt bien partie…
MR : C’est clair, c’est très bien surtout quand on voit le chantier que nous avions face à nous. C’est vraiment en train de bien prendre. Tout le monde tire dans le bon sens, que ce soit aux plus hautes instances de club qu’aux plus petites. Je pense que nous sommes vraiment sur la bonne voie. Tout le monde est concerné par le projet. Ce qui est certain c’est qu’il se passe quelque chose. Maintenant, il nous faut régler les détails qui vont faire que l’on va réussir à faire des prestations de haut niveau à chaque fois, et d’atteindre nos objectifs. En tout cas, tous les feux sont au vert pour que ça aille dans ce sens-là.
C’est très important de rester dans l’état d’esprit de prendre match après match. Si on commence à s’enflammer, c’est le meilleur moyen de se prendre les pieds dans le tapis comme on l’a déjà fait lors de matchs contre des supposés petits. C’est une réelle envie d’avancer comme ça. Lorsque dans le vestiaire, ça s’enflamme, j’essaie de calmer un peu les ardeurs pour que tout le monde reste dans ce projet-là. C’est plutôt la jeunesse qui est enthousiaste, ce qui est une bonne chose, on attend cela d’eux. Il faut une dynamique positive et une confiance. Mais le rôle des anciens comme moi c’est de rappeler qu’il faut garder les pieds sur terre. Jouer Vernon, Caen ou Grenoble, cela ne veut pas dire le plein de points obligatoirement. Il faut rester vigilants et concentrés.
Vous entrez dans une période de matchs face à des équipes qui luttent pour le maintien. Est-ce que ce sont des matchs différents à aborder ?
MR : Je ne sais pas. On peut se poser la question de savoir si c’est pas plus difficile d’aller gagner à Grenoble plutôt qu’à domicile contre Saran, par exemple. C’est une question que je me pose. Au vu du profil de cette équipe-là, c’est peut-être aussi difficile que de battre un Top 6 à la maison. C’est un championnat homogène. À l’extérieur, nous n’arrivons pas à produire un jeu aussi efficace qu’à domicile.
Nous avançons semaine après semaine. Chaque match tellement différent d’un autre. Dès le lundi, nous nous mettons en tête l’aspect tactique et technique de l’équipe adverse. On l’a toujours fait mais peut-être avec Pierre, de façon plus précise. Et du coup, ça va encore plus dans le sens du “Marche après marche, match après match”.
C’est important pour ne pas tomber dans une routine qui peut être contre-productive ?
MR : Oui, c’est important sur le fond parce que c’est important d’arriver le vendredi et d’avoir bien préparé le match contre l’adversaire. Après, la routine dans notre sport est inévitable. Tout le monde a maintenant conscience qu’on a peut-être l’un des plus beaux métiers au monde alors la routine, on va s’en accomoder.
Le moindre relâchement en Proligue se paie cash.
Mickaël Robin
Créteil est invaincu à domicile, 9 victoires en neuf matchs. Qu’est-ce qui fait que le PDS est imprenable ?
MR : Si on avait la réponse… Parfois dans le sport, il y a des choses que l’on ne maîtrise pas. Il y a de fortes chances pour que ce soit dû à l’aspect émotionnel et psychologique. La série en cours aide aussi. Une force se dégage de ça. On se soude de plus en plus avec notre public, qui est chaque fois plus nombreux. Et ce n’est pas facile en région parisienne, qui plus est en Proligue. Il y a une connexion qui s’est créée avec notre public. Cela tire vers le haut, tout comme les spirales négatives tirent vers le bas. Je pense notamment à nos difficultés à nous imposer à l’extérieur. On commençait à cogiter.
Comment s’est passée l’arrivée de Julien Salmon ?
MR : Tous les choix faits dans l’optique d’atteindre nos objectifs sont les bienvenus. Le moment où je passerai à travers, Julien répondra présent parce que la saison est encore longue. C’est bien d’avoir quelqu’un sur qui me reposer. Félix (Taillefond) a beaucoup de qualité, Julien a davantage d’expérience. Et surtout, on n’oublie pas Dylan (Soyez) qui est avec nous tout le temps. Même quand il n’est pas là physiquement, il est toujours dans nos esprits.
4ème meilleur gardien de Proligue, quel regard tu portes sur ta saison ?
MR : Franchement, je l’apprends. Je ne suis pas du genre à regarder ça. Plus les années passent et plus je me concentre sur le prochain match à gagner. Mon double projet (NDLR : Mickaël vient de terminer ses études de kinésithérapeute et attend les résultats) a certes été un peu impactant pour moi à certaines périodes. Là, depuis un mois, je me sens très bien. Beaucoup de choses sont entrées en jeu. Je me sentirai encore mieux. Tout le monde peut compter sur moi pour les matchs qui restent. Je serai à 200%.
Vendredi, Créteil se déplace à Caen, le dernier qui n’a presque rien à perdre ?
MR : Oui c’est le dernier mais franchement, le championnat est tellement homogène que l’écart de niveau entre le premier et le dernier est faible. Il suffit que l’état de forme fluctue, ou que le public pousse davantage et les forces peuvent s’inverser. Il faut éviter le match bourbier et l’aborder très sérieusement. Le moindre relâchement en Proligue se paie cash.