Après le match de samedi, retrouvez les réactions à chaud du coach cristolien Dragan Zovko.
Dragan,qu’est-ce qu’on dit à ses joueurs en sortant d’un match durant lequel on est complètement passé à côté en première période et où en seconde, on en sort avec seulement sept buts encaissés?
Je les ai félicités pour l’effort qu’ils ont fait parce qu’ils n’ont rien lâché. Je leur ai dit que c’était la preuve par “a + b” que nous étions capables d’hisser notre niveau de jeu, de faire mieux ce qu’on faisait. Nous sommes capables de nous bouger, notamment en défense. Et à partir d’aujourd’hui, ils n’ont plus aucune excuse. Si nous sommes en D2, dominés par une équipe, ce n’est pas que cette équipe nous pose problème mais c’est que nous ne sommes pas à 100%. En deuxième période, nous étions à peu près à 100%.
Nous savions que c’était le premier match et que ça allait être difficile. Billère nous a accroché en première période? Cela ne fait rien. Tout le monde doit savoir que Créteil ne va pas dominer tous les matches dès la 2′ jusqu’à la 60′. Je leur ai dit que c’était notre onzième victoire sur vingt. C’est le début et pas la fin.
Comment as-tu préparer ce match? La grosse défaite face à Ivry en milieu de semaine a-t-elle atteint le moral de tes joueurs?
Bien sûr. Justement, nous avons préparé ce match sur l’après Ivry. Il a fallu que je parle beaucoup à mes joueurs pour qu’ils évacuent ce match. Nous sommes concentrés sur le Championnat mais nous aurions aimé faire quelque chose dans cette Coupe. Je n’aurais jamais pensé qu’on allait prendre dix buts. Pour moi, il n’y a que Montpellier en France qui peut nous mettre dix buts. Donc pour moi, ce n’est qu’un accident. Je prends mes responsabilités. Peut-être que j’aurais dû les motiver au combat…
Je pense que nous avons répondu de la meilleure des manières. Il ne fallait pas que cela nous affecte. Le match de mardi a semblé peser sur nos têtes en première mi-temps.
Contre Billère, Créteil gagne de huit buts. Tu as souvent demandé à tes joueurs, cet écart de buts sur des matches que l’on pouvait gagner très facilement. Et cet écart de huit buts arrive après un match comme ça…
Oui, et je pense que ce n’est pas le dernier. Cela va sûrement être de plus en plus comme ça. En février, quand je suis arrivé, l’équipe était malade. Il fallait la guérir. Cela n’allait pas arriver comme ça. Il a fallu transformer une équipe perdante en une équipe gagnante avec un moral d’acier.
Je n’ai pas fait quarante jours de préparation sans ballon pour rien. Je prépare aussi septembre 2011. Je ne brûle pas les étapes pour autant. Je pense que notre travail foncier va payer sur les équipes de plus en plus.
Ce soir, à trois minutes de la fin, on a joué relâché et confiant en se disant que de toute façon, nous allions gagner. Nous devons juste terminer plus forts que les autres.
A la sortie du match face à Ivry, Guillaume Crépain nous expliquait qu’ils savaient que tu n’étais pas adepte du turnover. Est-ce une réelle volonté de ta part de garder un sept majeur?
Non. Ce n’est pas une question de volonté mais une méthode de travail. Je pense septembre 2011. Les autres équipes font beaucoup de matches amicaux pour trouver de la cohésion,… Moi, je profite des matches de championnat pour trouver cette cohésion. C’est risqué mais je travaille comme cela. Donc chacun manage ses joueurs comme il veut. Ce soir, beaucoup de joueurs ont joué.
Mais il faut aussi qu’une certaine hiérarchie se mette en place. Il y a beaucoup de joueurs de même niveau. Presque tout le monde peut prétendre jouer au même poste. Il faut que chacun vise plus haut.
Je ne peux pas faire tourner pour tourner. Je ne peux pas ne pas faire jouer le joueur qui s’entraîne beaucoup. Sinon je dévalorise son travail par rapport à ceux qui s’entraînent moins à cause de l’école, travail ou blessure,…
Après, si un montre qu’il est meilleur que l’autre, il jouera.
Si Crépain pense que nous étions fatigués, non nous ne l’étions pas. Si contre Billère, nous étions fatigués en première période, pourquoi avons-nous eu cette forme là en deuxième? Donc c’était dans la tête.
Sachant que Mulhouse avait perdu, gagner était la bonne opération à faire. Le classement est-il quelque chose qui t’intéresse? Sélestat est devant vous, est-ce un objectif d’être devant eux sachant que la deuxième place est synonyme de montée?
A ton avis? (sourire). Si on me propose la première place sans battre Sélestat, je dirais que ce n’est pas mérité. Si on est premiers parce que Sélestat perd trois matches, je ne serai pas content. Je veux battre Sélestat. Peut-être que nous perdrons. Cela peut arriver. Mais je pense que nous avons les moyens, un effectif pour. Nous manquons de plein de choses mais je fais le boulot sale, forcé que personne ne voit. Parler avec un joueur qui n’est pas bien, je le fais. Je pense que nous avons des ressources pour pouvoir y arriver.
Il faut battre Sélestat à Sélestat. Surtout que les journalistes nous ont manqué de respect à l’aller. Nous avons explosé Sélestat pendant vingt minutes ici +10. Tout le monde disait que c’était une défense dilettante de Sélestat et personne n’a noté notre performance. Ce qui ressort c’est “vingt mauvaises minutes de Sélestat” et pas “Créteil a dominé Sélestat”. On verra.