Inauguration de cette nouvelle rubrique avec le petit ailier Benoît Henry qui évolue désormais à Nancy avec l’espoir d’affronter l’année prochaine, Créteil en LNH.
Benoît, que fais-tu maintenant ?
Je suis toujours joueur en Deuxième Division, à Nancy, ma ville natale. Je continue à jouer et en parallèle, je me forme pour devenir manager général de club sportif professionnel. Pour cela, je suis une formation au Centre de Droit et d’Economie du Sport à Limoges.
Comment se passe ta saison ?
Ma saison se passe comme une saison avec une grosse blessure. Je me suis rompu les croisés quasiment tout de suite au mois d’Août. Tout ce qui nécessite un retour comme la rééducation, les soins, … s’est déroulé plutôt rapidement. Tout cela s’est bien enchaîné après l’opération. J’ai même récupéré un peu plus vite que la norme. J’ai repris les entraînements avec le groupe début janvier. J’ai fait mon premier match début février contre Tremblay en Coupe de France. Je suis donc très en avance puisque j’ai retrouvé le terrain après quatre mois et demi voire cinq mois alors que l’on avait prévu sept mois. Je retrouve progressivement mes coéquipiers parce que finalement, j’ai eu très peu de temps de jeu avec eux. Du coup, les automatismes ne sont pas forcément là. On essaie de rattraper le retard et de se remettre à niveau physiquement.
Sinon, notre saison rentre dans nos objectifs pour l’instant. Nous sommes troisièmes à deux points du deuxième qui est Paris. Nous sommes toujours en course pour la montée avec un calendrier pas facile mais nous nous accrochons parce que nous sommes toujours motivés pour retrouver la LNH l’année prochaine.
Le sentiment de ne pas être vraiment parti, de toujours faire partie de ce club.
Tu as donc été blessé longtemps, quel a été ton rôle dans cette équipe de Nancy ?
J’ai essayé de ne pas me couper complètement de la vie du groupe parce que ça m’aurait mis – on va dire – en marge de la société (rires). Et pour mon intégration, cela n’aurait pas été génial. J’ai essayé de vivre au quotidien ce qu’ils vivaient, que ce soit les entraînements ou bien les matches. Sinon, j’ai fait énormément de vidéo avec l’entraîneur, surtout pour découvrir toutes ces équipes de D2. J’avais plus un rôle d’accompagnateur.
Que comptes-tu faire dans les années à venir ? Combien de temps comptes-tu encore jouer ?
Et bien comme je le disais au début, je compte devenir manager général. La base des négociations avec Nancy était que j’ai au final, cette place dans le club. C’est pour cela qu’ils acceptent que je sois absent quelques jours par mois. Cela se met en place tout doucement. C’est un club jeune, nous sommes en train de nous structurer.
Sinon, combien de temps je vais encore jouer ? (sourire) J’avoue que ça va dépendre de mon physique et aussi de ma motivation. Pour l’instant, je n’envisage pas d’arrêter. Je retrouve beaucoup de plaisir à jouer avec les mecs ici. En plus, si nous montons en fin de saison avec Nancy, cela pourrait être sympa. Mais je ne me projette pas, je vis au jour le jour, à voir chaque saison, ce qu’il va se passer.
As-tu déjà évolué contre l’US Créteil depuis ton départ ?
Dans le cadre de mon transfert à Nancy, il était prévu un match amical, match de gala de début de saison avec Nancy qui recevait Créteil. Mais étant donné que je me suis blessé, je n’ai pas eu la chance de jouer Créteil cette année.
Es-tu revenu en tant que spectateur au Palais des Sports ?
Oui, je suis revenu pour le match contre Istres. Cela fait bizarre de revenir dans cette salle, d’être là en spectateur et de ne plus faire partie de ce club-là. Pourtant, j’ai vécu le match comme si je n’étais jamais parti, proche de ce groupe-là parce que je connais encore la moitié des joueurs. Je suis encore la saison de Créteil. Mais j’ai donc eu ce sentiment de ne pas être vraiment parti, de toujours faire partie de ce club. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé la salle, l’ambiance, les supporters qui ont toujours une présence assez importante là-bas. J’ai toujours beaucoup de plaisir à revenir et je pense que je vais essayer de trouver une date pour revenir rapidement.
Quel est ton meilleur souvenir à Créteil ? Y a-t-il quelque chose en particulier que tu retiens de Créteil ?
Ce que je retiens surtout – et ça va faire un peu bateau – c’est l’aventure humaine que j’ai pu connaître pendant dix ans avec les Holder, Lemonne, Guilbert, Boutrais, Pons, … Humainement, nous avons vécu des choses que tu vis rarement dans une carrière, je pense. Ce sentiment en arrivant sur le terrain que tu allais à la guerre avec les mecs et tu n’as pas besoin de vraiment te parler. Un regard suffit et tous ensemble, nous ne faisions qu’un. Cela a été un moment vraiment fort dans ma carrière et je pense que je ne revivrai plus jamais ça. C’est quelque chose qui m’a marqué.
Quel est ton match « souvenir » à Créteil ?
Un match ? Ce n’est peut-être pas un très bon souvenir mais c’est sûrement celui qui m’a fait le plus évolué et qui m’a permis de me remettre encore plus en question pour plein de choses. Je parle de la demi-finale de Coupe d’Europe en 2001 ou 2002 à Verias, en Grèce. C’était notre première demi-finale, match retour là-bas. Nous avions gagné à l’aller de cinq buts je crois. Nous faisons un match hyper solide pendant quarante minutes et nous prenons la foudre dans une espèce de salle où les supporters derrière le but et le bas côté étaient fous furieux. C’était un contexte vraiment hors norme où nous prenons la misère pendant dix minutes. Nous nous retrouvons à –10 alors que nous n’avons rien vu. Cela a été une grosse claque mais très enrichissante au niveau handball, au niveau tactique,… Ce match-là, j’y fais souvent référence même si la finalité est un peu triste.
Évidemment, je pense aussi à Pampelune, en 2003. Ce match de Coupe d’Europe à la maison. C’était particulier déjà parce que c’était les retrouvailles entre Jackson Richardson et Guéric Kervadec. Au niveau médiatique, c’était costaud. C’est sûr que ce sont de bons souvenirs.