En lever de rideau du Créteil/Nîmes de samedi, l’Équipe Réserve reçoit l’US Ivry pour un choc de N1. L’occasion de faire un point sur le début de saison de l’équipe entraînée par Franck Chupin et Dragan Pocuca
Franck, comment se passe ce début de saison avec l’équipe réserve ?
C’est un début de saison mitigé après une saison et demi sans jouer. De plus, j’ai un nouveau groupe avec des joueurs de deuxième année U18 pour la moitié du groupe et des 2004 (NDLR : année de naissance) pour l’autre moitié. Les résutlats peuvent être un peu décevants mais il faut relativiser parce que ça fait un an et demi sans jouer pour les plus jeunes. Ils sont littéralement passés de U16 à la Nationale 1.
Est-ce que cela signifie que le niveau est encore plus hétérogène que les autres années ?
Je dirai que le niveau est un peu plus faible par le fait que les joueurs manquent d’expérience et de matchs joués. On perd trois fois d’un but, on perd contre Torcy lors du dernier match parce qu’on n’a pas du tout été présents dans le combat. Dans l’ensemble, on a proposé de belles choses notamment contre Livry-Gargan où on fait une très belle première mi-temps puis on s’est désagrégés en deuxième mi-temps, quand ils sont revenus au score. Après dans le money-time, je n’ai pas le joueur aujourd’hui qui me permet de dire que celui-là, il va marquer le but qui permet de gagner le match.
Dans ton équipe aujourd’hui, tu n’as plus d’anciens joueurs ?
Non je n’ai pas d’anciens, Pierre Zouagui n’a pas beaucoup joué depuis le début de saison, seulement dix minutes lors du premier match et pour Bruno Camerol, il a arrêté suite aux conditions de la crise sanitaire car il ne souhaitait pas se faire vacciner. C’est son choix et je le respecte.
Pour le match de ce samedi face à Ivry, comment abordes-tu cette rencontre ?
Aujourd’hui le Créteil / Ivry n’a plus du tout la même saveur qu’il y a dix ou quinze ans, de par l’identité des gens. Avant les joueurs d’Ivry étaient des joueurs ivryens à 70%, aujourd’hui, quand on regarde les joueurs de Créteil et Ivry, je trouve qu’on a un peu perdu cette identité-là, de joueurs correspondant aux équipes. À Créteil par exemple, on retrouve l’identité de l’US Créteil Handball chez un Sabi Sarre, qui a fait l’École de Hand et qui est aujourd’hui en Équipe de France ou encore Ihssane Doumbé qui a toujours joué au club. Pour les autres, ce sont des joueurs qui sont arrivés pour leur formation en U16 ou U18Et donc avec deux années de “Covid”, c’est très compliqué de trouver une identité cristolienne.
Quel est ton travail à ce sujet ? Comment leur inculquer cette identité ?
Aujourd’hui, je pense que le handball s’est professionnalisé, les joueurs sont un peu plus centrés sur eux-mêmes. Ils pensent à leur carrière mais pour moi, une carrière se construit sur un collectif. Tout le monde parle de la valeur du maillot mais aujourd’hui cela ne veut plus dire la même chose. Un joueur, s’il a une proposition d’un autre club il va partir, que ce soit à Nantes, Chambéry ou autre. Alors qu’un joueur avec une vraie identité club, celui-là ne part pas.
Quel regard portes-tu sur le Championnat de Nationale 1 et l’impact de la crise sanitaire ?
Actuellement nous faisons de la formation pure sur des catégories jeunes notamment sur le repère de l’espace. Je remarque que les joueurs rencontrent des difficultés à repérer les espaces notamment les intervalles. Les prises de décisions sont de plus en plus dures et je suis actuellement là-dessus, alors que ces éléments devraient être acquis sur les équipes U16 et U18. Il y a un vrai retard tactiquement, techniquement et culturellement. Après, dans l’approche de l’accès vers le haut niveau, nous essayons de les accompagner au travers de la vidéo mais je vois que c’est très compliqué.
On essaye aujourd’hui de compenser le retard qu’il y a eu sur ces deux années et par conséquence, on avance un peu moins vite parce qu’ils sont en manque d’entrainements, de matchs et de repères. Actuellement, on travaille énormément sur le jeu en lecture et je vois que les joueurs, aujourd’hui, connaissent beaucoup d’enclenchements mais ils savent très peu jouer en lecture. Si on n’a pas le jeu en lecture, il faut avoir une qualité individuelle supérieure.
Est-ce que ce déficit, tu le vois aussi chez les autres équipes ?
On arrive à la 7ème journée, le bilan est que nous avons perdu quatre matchs et gagné trois. Notre équipe est essentiellement composée de 2004. Donc soit nous sommes très bons, soit le niveau est très faible. Je pense qu’avec un ou deux joueurs un peu plus matures, on aurait pu peut-être en gagner deux ou trois supplémentaires et on serait premiers ou deuxièmes. Actuellement le niveau Nationale 1, ce n’est pas le niveau que j’ai connu auparavant lorsqu’il y avait deux poules. Aujourd’hui il y a cinq poules de douze ce qui fait soixante clubs en N1 et je pense que si on veut resserrer le niveau élite, il faut diviser le nombre de poules de N1 par deux.
A quoi t’attends-tu comme match face à Ivry ?
Je m’attends à un jeu de Centre de Formation. Cela va être un combat et je pense que, Ivry comme Créteil, peut gagner le match. J’ai dit à mes joueurs que si on veut se maintenir, on doit gagner à la maison, tout ce qui est pris à l’extérieur c’est du bonus et ça sera de l’expérience. C’est une équipe qui est un peu plus âgée et un peu plus mature. Ils ont deux-trois joueurs qui ont beaucoup d’engagement et de percussion vers le but. Nous, c’est ce qui nous manque actuellement. Collectivement on est peut-être supérieurs mais individuellement, on est un peu plus faibles dans l’engagement.
BILLETTERIE
Rendez-vous samedi dès 18h00 pour Créteil/Ivry (N1)