Que pouvait-il faire d’autre que du handball ? Notre ailier droit Mario Lopez Alvarez est, comme le dit si bien la formule, tombé dans la marmite quand il était petit. “Mon parrain a joué en pro en Espagne et j’étais dans le gymnase pour le voir quand j’avais un ou deux ans. C’était le meilleur moment de la semaine, je n’attendais que ça” se souvient-il, vingt-cinq ans après. Mettez la cassette en avance rapide et, alors qu’il a posé ses valises à Créteil cette année, rien ou presque n’a changé. “Je vis handball, je respire handball et je ne me vois pas faire autre chose. Même après ma carrière, je me vois bien être entraineur.”
Il faut dire que quand on vient de Leon, dans le nord-ouest de l’Espagne, il est compliqué d’éviter la petite balle pegueuse. Si le football reste le sport roi du côté des Pyrénées, dans la capitale de la région de Castille, c’est au gymnase que ça se passe. Le club de la ville a été une des meilleures équipes européennes des années 2010, avant que la crise financière ne passe par là. “Il y avait Antonio Garcia, Rafael Baena, Juan Andreu, Carlos Ruesga… quand tu es jeune et que tu vois des mecs comme ça, c’est un peu un rêve” sourit notre petit bélier. Mais les moyens manquant, les cadres s’en vont, et c’est le jeune Mario qui va prendre des responsabilités. “Un jour, le titulaire à l’aile se blesse et l’entraineur me dit que le club n’a pas de budget, et que je vais jouer.” C’est le début de l’aventure.
Les cheveux du jeune Mario poussent, il se fait de plus en plus beau gosse au fil des années, et ses responsabilités augmentent également, jusqu’à ce qu’il prenne le brassard de capitaine. De l’équipe fanion de sa ville natale, rien que ça. Une responsabilité qui va finalement se retourner contre lui. “Quand la saison a été arrêtée avec le Covid, le club a eu des soucis financiers et j’ai été pris entre deux feux : mon club et mes coéquipiers. J’ai préféré partir à Benidorm”, un départ qui sera la première étape vers son émancipation, qui le verra arriver dans le Val de Marne un an plus tard.
“C’est sûr que, pour moi, c’était plus simple de dire à Benidorm, où je n’avais joué qu’un an, que je partais à l’étranger. A Leon, il y avait trop de sentiments en jeu” nuance Mario, qui est comme un poisson dans l’eau depuis son arrivée. Forcément, quand on parle aussi bien français aussi rapidement, ça aide. On ne vous dira pas comment il fait pour encore progresser mais, une chose est sûre, il a tout fait tout seul, entre cours particuliers avant de partir en France et applications… “Franchement, je ne pouvais pas rêver mieux pour une première expérience loin de l’Espagne” se réjouit notre ailier droit.
Sa technique et ses buts spectaculaires ont déjà mis des étoiles dans les yeux au public du Palais des Sports. Ajoutez à ça une bonne dose de grinta espagnole, et il y a de fortes chances que Mario devienne un des chouchous de nos supporters d’ici à la fin de la saison. “J’ai appris ça quand j’étais petit. Je me souviens, j’étais dans un collège religieux, et un des prêtres jouait au hand aussi. A chaque intercours, on était dans la cour et on jouait. Et c’était interdiction de perdre ! J’ai toujours gardé cet état d’esprit.” En espérant que ce weekend encore, notre gaucher nous emmène vers la victoire !