Joueur emblématique de l’US Créteil, le “Menhir”, handicapé par une épaule trop douloureuse, a décidé de mettre un terme à sa carrière. Explications.
Guéric, peux-tu nous expliquer les raisons qui t’ont poussé à mettre fin à ta carrière aujourd’hui?
J’ai fait une arthro IRM lundi soir qui a révélé que mon tendon sous épineux était très mal en point. Il présente une déchirure importante. A partir de là, deux solutions s’offraient à moi : Me refaire opérer pour éventuellement jouer au Handball ou arrêter dès à présent.
Cette opération est lourde et il faut compter six à sept mois rééducation, sachant que mon intention initiale était d’arrêter le Handball à la fin de mon contrat en juin 2010.
L’autre solution était donc d’arrêter le Handball maintenant. Il est impossible pour moi de faire des tirs, ni même de lever le bras. Je vais faire de la rééducation pendant quelques temps pour récupérer un maximum de mobilité au niveau de l’épaule.
En tout cas, je ne rejouerai pas au Handball.
Comment te sens-tu?
Je m’y attendais un petit peu parce que la douleur dans cette épaule, je l’ai déjà ressenti il y a cinq ans avant l’opération. Donc je suis conscient de ce qui va m’attendre après une telle opération. Si je peux éviter ça, c’est une bonne chose. Si j’avais 25 ans, j’aurais fait l’opération sans problème mais là, à 38 ans… je n’en vois pas l’utilité.
C’est sûr que j’aurais préféré finir sur le terrain, et la saison, comme il faut. Maintenant, c’est mieux qu’il m’arrive cela maintenant qu’à 25 ans…
C’est quand même pas facile parce que la situation du club fait que j’ai envie d’apporter beaucoup sur le terrain. Je vais essayer d’amener ce que je sais faire, ce que j’ai appris et vécu hors du terrain. Etre peut-être un petit peu plus proche des joueurs pour qu’on arrive à trouver des solutions.
Quel va être ton rôle dans cette équipe pour le reste de la saison?
Mon rôle est de rester proche de l’équipe parce que le navire est un peu en train de couler par rapport à notre position au classement. Il est hors de question qu’il en soit autrement.
Je n’ai pas pris la décision d’arrêter le Handball parce que la situation fait qu’on est dernier et que je le vis mal. Les avis médicaux de différents spécialistes étaient tous les mêmes à savoir qu’ils me déconseillaient de continuer à jouer au Handball.
Donc, je vais rester présent, proche des joueurs, toujours à l’écoute, essayant de discuter avec eux positivement. On sent que les joueurs manquent de confiance. Il faut que ce déclic vienne rapidement.
Je vais rester près du terrain, travailler en collaboration avec le staff technique. Je ne compte pas quitter le navire.
On va essayer de s’en sortir ensemble.
C’est quelque chose que tu aimes faire, motiver les troupes, être présent pour la partie psychologique?
Ce sont les conséquences qui font qu’à un moment, il y a besoin de motiver, de trouver les mots justes, parfois des mots peuvent faire mal et en même temps permettre de rebondir.
Chaque joueur est différent il faut donc adapter son discours à chacun. Donc oui, cette partie psychologique me plaît.
Maintenant, il faut que tout le monde soit réceptif et que chacun écoute les “bonnes personnes” parce que la science infuse, il y a beaucoup de personnes qui l’ont mais pas forcément positivement. Il ne faut pas que les joueurs se dispersent donc je vais essayer d’être là pour leur faire comprendre certaines choses qui sont importantes pour pouvoir se re-concentrer sur le sujet et redevenir performant, ce qu’ils ont été et qu’ils ont perdu.
Nous savons donc ce que tu vas faire les six prochains mois mais pour les années à venir…?
Pour l’instant, il est prévu que je reste dans le club. Maintenant, la position a été réfléchie mais pas notée. Avec les évènements qui se passent, il ne faut pas penser à l’année prochaine. Il y a des dirigeants qui sont là pour ça. Je suis du côté sportif, plutôt à trouver des solutions avec les coaches pour faire avancer l’équipe. Les aléas de la vie font qu’on ne peut présager de rien mais ma volonté est de rester à Créteil.