À l’aube d’une saison particulière, l’entraîneur de l’USCHB revient sur le début de la prépa. Plusieurs changements ont été apporté pour que Créteil trouve son nouveau souffle tout en surfant sur l’état d’esprit de début 2019.
À près de cinq semaines de travail, vous disputez ce soir, votre premier match de travail. Comment s’est déroulé cette première phase de préparation ?
P.M. : Pendant la première semaine, l’essentiel était de retrouver le sport. Nous y sommes allés doucement. En deuxième semaine, nous avons programmé trois jours à deux entraînements quotidiens. L’idée était de continuer à reconstruire des sportifs et y mettre un tout petit peu de ballon, sans contact. En semaine 3, nous avons repris un peu plus de handball et de préparation physique, en agrémentant le tout avec un peu de cohésion du des activités dérivatives.
Depuis lundi, nous sommes vraiment dans le handball avec en point d’orgue, le premier match à Dunkerque. Pour l’instant, nous n’avons joué que sur un type de défense et trois enclenchements en attaque. Donc c’est un match qui va nous servir d’appui pour construire le reste de la prépa.
Avec Christophe Esparre ton adjoint, vous allez être attentifs à comment les joueurs se comportent entre eux, sur le terrain ?
P.M. : Oui parce que nous avons eu une longue période de pause et pas mal de changements malgré le fait que l’on ait recruté qu’un seul joueur (NDLR : William Benezit). Mais même dans notre manière de fonctionner, cette nouvelle préparation, nous sommes un peu dans le flou. Nous allons voir si nous avons réussi à amener les joueurs à avoir un rythme de match de handball pendant 15-20 minutes. Cela va aussi nous servir d’évaluation sur ce premier mois de préparation.
En quoi la crise sanitaire a-t-elle eu de l’impact sur votre préparation ?
P.M. : Nous avons enlevé un ou deux tests physiques sur la première semaine, qui demandaient beaucoup d’explosivité. Nous n’avons pas voulu prendre de risques. Nous avions assez de données pour pouvoir calculer tout ce dont nous avions besoin.
Sinon, hormis au quotidien où nous devons appliquer les gestes barrière comme tout le monde, cela ne change pas grand chose pour nous. Nous l’avons fait facilement. Les joueurs ont été alertés sur toutes ces mesures, ce sont des adultes et nous sommes tous responsables de ce que sera la suite de la saison donc essayons de faire en sorte que le championnat se déroule de manière normale.
Dans quel état d’esprit reprends-tu la saison : chercher autre chose ou capitaliser sur l’état d’esprit de la phase retour 19-20 pré-Covid ?
P.M. : Avant la Covid, cela faisait deux ans que j’étais à la tête de l’équipe et que le groupe n’avait pratiquement pas changé. C’était obligé pour ne pas tomber dans une certaine routine, qu’il y ait quelques changements. Dans la manière de travailler également avec Tito qui a prévu une prépa différente. C’est pour cela aussi que nous avons choisi de changer de capitaine et ce sera désormais Boïba Sissoko, épaulé par Antoine Ferrandier qui est aussi un ancien du club ainsi que par d’autres anciens.
Nous avons aussi mis en place des outils de contrôle de la récupération des joueurs. À nous de faire en sorte que le bon état d’esprit qui règne, perdure tout au long de la saison.
Le changement de capitanat, cela va aussi dans le sens de ta démarche de responsabiliser les joueurs ?
P.M. : Même si être capitaine n’est pas non plus le rôle hyper important que certains veulent lui donner, cela va permettre à des joueurs de prendre un peu plus la parole, à donner leur point de vue. Dans un club comme Créteil, c’est important que le capitaine soit quelqu’un qui est là depuis l’École de Hand, qui connait les valeurs du club et où il veut aller.
En tout cas, Mickaël Robin reste un élément important du groupe dont la parole compte. J’espère qu’il continuera, comme d’autres, à pousser le groupe vers l’avant grâce à son professionnalisme.
Ton groupe est donc composé de moins de joueurs que la saison passée…
P.M. : Oui, nous avions trop de joueurs sous contrat professionnel. Ce n’est pas évident pour travailler de façon optimale. De plus, nous sommes un club formateur. Je pense qu’il faut que l’on reparte sur ce que l’on a eu il y a quelques années avec la possibilité de puiser dans le Centre de Formation pour venir apporter un plus à l’effectif si jamais il y a des joueurs pro blessés par exemple. C’est ma volonté mais c’est aussi le projet du club.
Tu sais de quoi tu parles puisque tu as été capitaine d’une équipe cristolienne portée par des jeunes (2013-2014)…
P.M. : Oui, c’est pour cela que je pense qu’en dehors du fait que chaque joueur peut être talentueux, c’est important qu’il soit tiré vers le haut et que dès qu’il en a les capacités physiques et mentales, il puisse venir s’entraîner avec nous. Pour voir ce qu’est le haut niveau, ce que cela exige. Et puis, souvent, les jeunes que l’on a sont des cristoliens depuis toujours, soit des joueurs arrivés en U15 ou U18 et toutes ces années leur permettent de connaître et d’acquérir l’identité US Créteil Handball. J’ai vraiment envie de construire une équipe avec l’identité USCHB.
Plusieurs joueurs comme Kylian ou Samuel pour ne citer qu’eux, font du bon boulot donc il faut s’en servir. Si on les forme et qu’on les laisse, cela ne sert à rien. On a des bons jeunes et il faut savoir leur faire confiance.
Maintenant place aux jeu(nes). (sourire) Et je compte aussi beaucoup sur les plus anciens. Des joueurs comme Valentin Aman (plus de deux ans) et Javier Borragan (plus de trois ans), Guynel Pintor (plus de sept ans) et d’autres ont également un rôle important. On doit les entendre. Ce sera un groupe complémentaire avec lequel on peut faire de belles choses.