En pleine préparation hivernale avec son équipe, l’entraîneur Christophe MAZEL nous livre son sentiment sur cette phase de travail, sur les matchs aller et ceux qui attendent l’US Créteil Handball.
Christophe, l’équipe est en pause de compétition depuis le 19 décembre dernier. Pas trop pressé de reprendre ?
Oui et non. Cette phase de préparation hivernale, de trêve hivernale fait partie d’une saison et c’est rentré dans notre rythme habituel. Le problème est que l’on était sur une bonne phase. Est-ce que nous allons être sur l e même niveau de jeu ? Nous n’avons pas fait que de très bons matchs mais nous en avons fait. La question est de savoir si nous allons être capables de reproduire ces performances, ce niveau dans la compétition. Nous sommes un peu dans l’expectative, surtout que contrairement à la préparation estivale, nous travaillons sans nos internationaux (REMILI, MOKRANI, GROSAS, MALINOVIC, CSEPREGHI et les Juniors MOCQUAIS, FERRANDIER L., WATTEEUW L.).
Comment se passe cette préparation ?
Les joueurs travaillent bien physiquement. Sur le plan tactique, mise en place de jeu, le travail est un peu plus compliqué avec par exemple des compositions d’équipe durant les matchs amicaux, que nous n’allons pas retrouver en compétition parce que nous n’avions aucun de nos arrières droits gauchers.
Un point sur les retours de blessures…
Erwan SIAKAM revient progressivement mais bien. Je pense qu’il sera sélectionnable pour le premier match (NDLR : Créteil/Toulouse le mercredi 10 février). Ce qui est une bonne nouvelle. Hugo DESCAT va bien aussi, il est dans les délais. Pour une date de retour, c’est plus compliqué. Il va falloir d’abord qu’il reprenne avec le groupe, à fond. Tant qu’il n’est pas à fond, c’est difficile de se prononcer. Nous ne voulons prendre aucun risque.
Lors de cette phase de préparation, nous avons vu le retour sur les parquets de Dragan POCUCA. Quel va-t-être son statut pour cette deuxième partie de saison ?
Nous nous sommes aperçus que malgré le niveau et les progrès de Dylan (SOYEZ), la marche est encore un peu haute pour lui en deuxième gardien, même s’il n’a pas démérité. Le mieux lorsque l’on intègre un jeune dans un effectif, est de le faire progressivement. Là, cela a été trop rapide. Dylan n’est pas prêt, il doit continuer à travailler pour arriver à ce niveau-là. C’est pour cela que Dragan effectue la préparation. Je ne sais pas encore aujourd’hui qui va jouer mais cela est plus rassurant d’avoir un gardien aussi expérimenté. Mais il n’a pas vocation à rester numéro 2 longtemps. C’est l’entraîneur des gardiens.
Nous devons utiliser toutes les forces en présence parce que nous avons un beau challenge à relever. Que la force soit avec nous (sourire).
4ème à la fin de la saison, cela te semble réalisable ?
Est-ce que cela nous senmblait réalisable en début de saison, d’être 4ème au classement fin décembre ? Si cela peut paraître surréaliste, nous n’avons volé cette place à personne. Il faut aussi relativiser parce que le huitième est à trois points. C’est très serré et la moindre contre-performance peut nous faire rentrer dans le rang. Mais ce dernier n’a rien à voir avec celui dans lequel nous étions l’an passé. Aujourd’hui, je pense que par rapport à notre place, nous sommes peut-être en surrégime. Je veux bien être en surrégime tout le reste de la saison. Nous nous reposerons en juillet. Il faut avoir l’ambition de se maintenir à ce niveau-là le plus longtemps possible, voire de progresser. Il ne faut jamais se mettre de limite dans la performance. Il y a la limite basse avec un niveau en dessous duquel nous ne voulons pas descendre mais pas de limite haute. Aujourd’hui, nous sommes à une place que nous n’imaginions pas occuper en début de saison mais elle est légitime compte tenu de nos résultats.
Comment juges-tu cette première partie de saison ?
Si nous avions ciblé nos rencontres, nous nous serions trompés sur toute la ligne. Nous avons perdu à domicile contre Ivry et fait match nul à Chartres, les deux promus. Nous avons tous un tableau de marche même s’il n’est jamais concret. On se dit que telle équipe, nous sommes capables d’aller la chercher. Ceux sur lesquels nous pensions avoir beaucoup de points, nous en avons moins. Cela nous rappelle que ce championnat est très serré et que le jour où on est un peu moins bien, que l’adversaire est mieux, nous avons un statut de favori un peu plus difficile à assumer. Toutes ces circonstances font que dans un rapport de force, nous ne sommes jamais les seuls à décider de ce que nous allons faire. Il faut aussi parfois accepter que l’adversaire nous surclasse quand nous ne sommes pas au rendez-vous. De la même façon que lorsque nous sommes allés gagner à Dunkerque, ils ont été moins bons. Mais c’est dans le rapport de force, nous avons juste été meilleurs qu’eux ce jour-là. À l’inverse, nous n’avons pas réussi à surclasser Chartres qui venait de changer d’entraîneur. Et nous avons été nettement dominés dans le derby du Val de Marne, il faut le reconnaître. Mais nous sommes devant eux au classement. Sur ce match, Ivry a été plus fort mais notre niveau moyen, c’est l’ensemble des matchs qui le détermine. Aujourd’hui, nous sommes quatrièmes. Donc c’est une grosse performance d’Ivry (sourire).
Le gardien Borko RISTOVSKI est parti en cours de saison pour Rhein Neckar Löwen. Comment as-tu vécu son départ ?
S’il avait été indispensable, nous l’aurions gardé. Son départ était inattendu mais l’équipe continue à avancer sans lui. Ce qui montre que les gens ont beau être importants, ils ne sont pas indispensables. C’est l’équipe le plus important. Son départ ne nous renforce pas mais je n’ai pas senti l’équipe plus déstabilisée que ça. La preuve est que derrière, nous avons réalisé un mois de décembre plus que correct.
Un autre départ est programmé en fin de saison. Quentin MINEL rejoindra Chambéry la saison prochaine…
Nous avons su rapidement que Quentin ne jouerait plus chez nous. Cela ne l’a pas empêché d’être très bon. Quentin est cristolien jusqu’à fin juin et je sais qu’il jouera à fond jusque là. Je n’en ai aucun doute.
Côté transferts, cela bouge pas mal ces derniers temps. Que se passe-t-il à Créteil ?
Cela commence tôt. Nous travaillons également sur la composition d’une équipe dans un an, dans trois ans. On prépare l’équipe de l’année prochaine en faisant en sorte qu’il n’y ait pas de gros bouleversements. Des joueurs commencent à re-signer chez nous. C’est une bonne chose parce qu’il ne faut pas se faire piquer nos forces vives.
Aujourd’hui, nous sommes attractifs. Les joueurs sont extrêmement courtisés, bien plus que les années passées. C’est à double tranchant avec un attrait pour Créteil de la part des joueurs extérieurs et une sollicitation de nos propres joueurs.
Retour sur les matchs amicaux contre Cesson-Rennes et Pontault-Combault…
Ce sont deux matchs au scénario identique mais inversé. Dans le négatif pour Cesson parce que nous avons largement mené mais nous sommes repris sur la fin. Alors qu’à Pontault, nous sommes menés mais nous nous réveillons dans les dernières minutes. Il y aurait énormément à dire sur la qualité du jeu mais nous sommes en phase de préparation. Mais si nous étions déjà prêts trois semaines avant, nous ne reprendrions pas aussi aussi tôt. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase physiquement difficile, tactiquement pas au point parce que nous avons travaillé quelques nouveautés. Nous sommes surtout présents dans l’attitude et le comportement de chacun. Mais c’est le lot de tous les clubs à ce moment de la saison.
La saison reprend avec Toulouse à domicile. L’an passé, tu as débuté au Palais des Sports en tant qu’entraîneur avec le même match. Espères-tu, envisages-tu la même issue ?
Le scénario du match, je veux bien le même. Nous étions dominés les vingt premières minutes avant de vraiment nous imposer. Mais nous ne pouvons écrire l’issue du match avant. Ce match est déjà très important face à un adversaire que l’on avait archi dominé d’un but à la dernière seconde (rires). Nous nous savons attendus pour cette deuxième partie de championnat. Il n’y aura plus d’effet de surprise. Nous avions affiché nos ambitions en début de saison mais nous le voyons bien dans les remarques des autres qu’ils ne s’y attendaient pas. Nous avons pu voir que dans des interviews, certains joueurs adverses étaient déçus de perdre contre Créteil. Maintenant ils relativisent davantage. Ce que je retiendrai de notre première partie de saison, nous n’avons jamais enchaîné deux mauvais matchs. Il faut espérer que cela continue. Nous allons avoir des contre-performances, forcément, surtout parce que nous avons une équipe très jeune. Cela nous a également aidé à grandir un peu plus vite parce qu’ils ont l’enthousiasme et croient au projet.