Suite de nos bilans de mi-saison avec cette fois-ci, l’entraîneur de l’équipe professionnelle, David Peneau.
Les deux seules victoires de la saison ont été obtenues à domicile. Comment expliques-tu ce manque d’efficacité à l’extérieur?
Il y a beaucoup de raisons qui sont dues au manque d’efficacité. Au moment où nous aurions pu faire un résultat positif, nous ne l’avons pas fait. Après, cela a été un manque de confiance de la part des joueurs. Nous nous sommes retrouvés dans des situations à l’extérieur, où nous n’avons jamais réussi à glaner des points. Maintenant, ce qui est paradoxal, c’est que nos meilleurs matches, nos meilleures prestations handballistiques, c’était à l’extérieur, comme à Saint-Raphaël sur 55 minutes, à Tremblay,… Ce sont des matches où nous ne passons pas loin. Il y a des secteurs de jeu où nous ne sommes pas très bons. Nous pouvons faire quelque chose mais au final, nous nous retrouvons à -2, -3 ou -4. Je pense que c’est un manque de confiance et de sérénité du groupe.
Une phrase ressort souvent dans la presse : “Certains joueurs jouent en dessous de leur niveau de jeu”…
Quand tout le monde dit ça, je pense que c’est par rapport aux chiffres. Après, c’est vrai que les chiffres, tu les fais parler comme tu veux mais aujourd’hui, nous avons une équipe qui est très jeune. Nous savions pertinemment que si nous avions des secteurs où nous n’étions pas performants, si nous avions un ou deux joueurs du groupe qui passait à côté, nous nous mettrions en danger parce que nous n’avons pas non plus de très très grands joueurs. Le constat de départ est que sur un groupe pro de 16 joueurs, il y en a toujours deux qui ne jouent. Nérijus Atajevas, pour moi, il ne joue pas (NDLR: dans les réactions d’après match Créteil-Aurillac, Nérijus reconnait qu’il a encore mal à l’épaule et qu’il ne peut pas tirer), il est inutilisable tout comme Marko Pavlovic. Il n’y a que quatre joueurs qui ont fait les treize matches.
Pour moi, il y a des joueurs qui sont en dessous de leur niveau. Je pense à Yassine, il le sait. Quand on fait un match à 10 arrêts gardien, on ne peut pas gagner un match de D1. Le match où il a été bon, nous avons battu Dunkerque. Je pense que Damien n’est pas du tout à son niveau, même par rapport à l’année dernière. Sur le côté droit, nous sommes également défaillants. Bruno Arive n’est pas à son niveau non plus. Les chiffres lui donnent 22 pertes de balle depuis le début de saison.
Le duel tireur/gardien devrait être la chose la plus importante mais nous le négligeons énormément.
On sent une équipe jeune qui joue avec la peur au ventre quand elle est en mauvaise position. Cela doit être difficile d’avancer avec ça…
Je savais avec la préparation, qu’à chaque fois que nous sommes mis en difficulté au niveau du résultat, nous baissons un peu les bras. Aujourd’hui, nous sommes en manque de confiance et de sérénité. A chaque moment chaud d’un match, comme à Cesson dans le money time, si nous ne sommes pas devant avec une petite marge de sécurité, nous finissons derrière. C’est le constat de tous les matches. C’est dû également à la spirale de mauvais résultats, il faut être réaliste. Après, tu as le doute qui s’installe. Le duel tireur/gardien devrait être la chose la plus importante mais nous le négligeons énormément. J’entends que nous jouons mal, certes. Mais nous avons les solutions pour marquer et nous ne les mettons pas au fond. Quand tu regardes tous nos matches, le gardien de la journée c’est celui contre qui nous sommes tombés. Nous sommes allés à Cesson, c’est Lemonne, contre Aurillac, c’est Genty, contre Saint-Raphaël c’est Ploquin, contre Toulouse c’est Fabien Arriubergé. Pour moi, c’est un gros problème.
Sur les bons côtés de cette première partie de saison, il y a eu cette victoire contre Dunkerque avec les promesses d’une belle saison. Peut-on vraiment s’en servir comme d’un match référence?
J’ai essayé. Sur ce match, nous n’avons pas Guéric ni Victor et nous arrivons à gagner contre Dunkerque qui est un prétendant pour la Ligue des Champions et qui était sur une très bonne préparation. Donc tu dis aux joueurs que cela doit être un match référence mais après, tu ne sais pas pourquoi derrière tu fais un, deux, trois mauvais résultats. La confiance s’étiole au fur et à mesure et tu te retrouves dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui avec un groupe complètement fragilisé par le manque de résultat.
Qu’as-tu dit à tes joueurs en les quittant avant les vacances?
Honnêtement, je ne leur ai rien dit, à part Bonnes Vacances. J’étais tellement déçu par cette défaite. A domicile, cela fait deux défaites d’affilée, devant nos supporters. Les équipes vont maintenant se dire que c’est facile de gagner à Oubron.
J’espère qu’ils vont revenir avec un nouvel état d’esprit en janvier.
Les supporters, vous les sentez présents malgré les mauvais résultats de l’équipe. C’est quelque chose qui stimule?
Si j’étais à la place des joueurs, je trouverais stimulant d’avoir derrière, une partie de la tribune avec des supporters qui encouragent leurs joueurs même si des fois, les joueurs entendent certaines choses. Mais ça, ça fait partie du jeu. Je leur dis souvent que le joueur doit être capable d’accepter quand ça va et quand ça ne va pas, d’accepter la critique d’un supporter. Et cela vaut également pour l’entraîneur.
Les Hotdogs font partie du paysage du club. Je les ai encore une fois de plus, trouvés très bien mais je suis déçu parce que contre Aurillac, ils fêtaient leurs 10 ans. Nous n’avons pas été à la hauteur. Je ne vais pas dire que nous leur avons gâché leur fête mais un petit peu. J’avais dit aux joueurs avant le match, nous partions en vacances et nous célébrions les Hotdogs, cela aurait été bien de finir sur un match positif à domicile.
Vous allez commencer la deuxième partie de saison à la dernière place. Est-ce plus facile de rebondir lorsque l’on est au fond du trou?
Oui, c’est plus facile de rebondir quand nous sommes au fond du trou parce que maintenant, nous n’allons jouer que des matches de coupe. Cela va être différent d’un championnat parce que l’objectif est de sauver le club. Tout le monde s’est mis en ordre de marche. Il faut trouver des solutions parce qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas. Il faut gommer ce qui n’a pas fonctionné, remédier à ça pour sortir le club de cette situation.
Comment avez-vous vécu la fin de carrière de Guéric Kervadec?
Je suis malheureux pour lui. Finir sa carrière après une carrière extraordinaire, sur une blessure même s’il dit que ce n’est pas grave, j’aurais préféré qu’il finisse contre Montpellier pour le dernier match. Je suis déçu pour lui. Maintenant, il a l’air de bien le vivre malgré sa blessure. Guéric n’est pas quelqu’un de très expansif mais j’aurais préféré qu’il finisse d’une autre manière que sur une blessure.
Vous avez signé Venio Losert. Souhaitez-vous d’autres recrues?
Aujourd’hui, nous sommes défaillants sur deux secteurs. Nous ne sommes pas bons sur le poste de gardien. En plus, nous avons la poisse parce que Yassine a une inflammation de la paroi cardiaque. Romain a fait son match à Cesson, ça a été plus difficile contre Aurillac. Mais nous ne pouvions pas nous permettre de jouer avec un seul gardien. Venio est un très grand gardien qui nous apporte son expérience, une recrue de qualité qui peut apporter de la sérénité à l’équipe. Nous avons besoin de quelqu’un qui puisse nous amener quelque chose par son aura, son nom et ses performances
Nous souhaiterions renforcer la base arrière dans un deuxième temps. Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes défaillants sur ce secteur de jeu. Nous jouons avec trois arrières sur deux postes. Nous n’avions pas recruté Olivier Nyokas pour ce poste, Uros est tombé malade au bout de cinq minutes de jeu contre Aurillac. Nérijus ne peut pas jouer. Nous n’avons donc pas assez de solutions pour gagner des matches.