Quelques heures après sa prise de fonction au sein de l’US Créteil Handball, le nouveau Président Éric POIGNANT s’est livré pour USCHB.fr sur sa vision du club, son avenir, ses projets. Interview.
Comment s’est déroulé votre nomination à la tête du club cristolien ?
E.P. : Très simplement. J’ai appris la démission de Jean-Luc DRUAIS. Quelques personnes de mon entourage, ainsi que celui du club, m’ont encouragé à postuler à ce poste de Président. Je l’ai donc fait auprès du Maire de Créteil, M. Laurent CATHALA, notre principal bailleur. Nous nous sommes rencontrés une fois, puis une nouvelle fois. Il a fallu nous entendre sur les points d’une collaboration et c’est ce qu’il s’est passé. J’ai donc accepté de devenir Président de l’US Créteil Handball section professionnelle.
Pourquoi Créteil ?
E.P. : Créteil, c’est ma ville, c’est mon club. J’y ai mon entreprise, j’y travaille depuis quarante ans. De voir la situation du club aujourd’hui relégué en Proligue, et étant donné que j’avais un petit peu de temps pour ma passion , le handball, cela m’a donné envie de postuler.
S’agit-il d’un challenge ? D’une aventure que vous vouliez vivre ?
E.P. : Je ne considérais pas cela comme un challenge au début. Mais plutôt comme une belle et grande aventure humaine, avec ces joies et ces déceptions aussi. Mais le défi est venu au travers des discussions que j’ai eues avec Laurent CATHALA parce que nous avions les mêmes envies pour le club de Créteil : une remontée rapide en Lidl Starligue si possible à la fin de cette année, même si le début est difficile, mais il reste 21 matchs donc 42 points à jouer. Il ne faut pas céder à la panique. Pour cela, il faut faire confiance aux joueurs, à l’entraîneur et son staff.
L’objectif, on s’en est donné un : retrouver l’Europe sous trois ou quatre ans est un beau challenge. Comment procéder ? La première année, remonter en Lidl Starligue, la deuxième année, pérenniser le club et ensuite faire que cette équipe la troisième ou quatrième année soit capable de faire trembler Oubron et retrouver l’Europe comme cela a déjà été le cas dans un passé récent. Je l’ai connu et j’ai envie que l’on vive tous ensemble de belles choses.
Il s’agit là d’un projet ambitieux, n’avez-vous pas peur d’être taxé de trop d’ambitions ?
E.P. : Je suis ambitieux. Prendre un club comme Créteil, il faut avoir de l’ambition. Il ne faut pas oublier que le club détient un budget important pour la Proligue. Je pense qu’il peut nous permettre de bien figurer en Lidl Starligue. Maintenant, si je n’ai pas d’ambition pour ce club , je ne sais pas ce que je viens faire là. J’ai davantage l’habitude du monde de l’entreprise, si l’on écoute tout ce qu’il s’y passe (“c’est dur”, “on n’y arrivera pas”, etc …), si nous, dirigeants, n’avons pas l’envie d’insuffler la force d’y arriver à nos équipes, alors c’est dommageable. Ce n’est pas mon cas.
Vous arrivez avec un projet ? Vous vous greffez au projet du club ?
E.P. : Comme je l’ai expliqué, j’arrive avec un projet sportif. Néanmoins je ne suis pas magicien. Je vais regarder comment fonctionne le club. Je me donne un mois pour en prendre la pleine mesure. Après, nous verrons avec le Directoire, nous discuterons de ce que l’on peut améliorer au niveau de la partie sportive, administrative et financière et surtout de la communication et du marketing parce qu’aujourd’hui, un club ne peut pas vivre sans communication et sans un service marketing qui attire des partenaires partageant notre passion . Mais je n’omets pas qu’en Proligue, ça peut être difficile, c’est peut-être un discours un peu ambitieux. Cela peut être plus aisé en Lidl Starligue parce que l’exposition médiatique, la visibilité télé, la presse parle différemment de vous. Ce sont des choses à prendre en compte.
Mercredi, Créteil affronte Sélestat. Un pronostic ?
E.P. : Lors de la réunion de présentation aux joueurs et au staff, j’ai volontairement omis de parler du match de Sélestat. Je les laisse face à leurs responsabilités. Je ne désire qu’une chose : la victoire. Et je ne veux entendre parler de rien d’autre. Maintenant, si on perd avec la manière , si je vois que l’ensemble du groupe s’est battu et a donné tout ce qu’il pouvait, il n’y a rien de déshonorant à perdre. Cela voudra simplement dire que Christophe MAZEL et son staff devront travailler encore plus durement avec leurs joueurs aux entraînements . Mais perdre par manque de cohésion comme j’ai pu le voir à Pontault-Combault, là oui, effectivement, je ne serai pas satisfait .