Créteil a ouvert son mercato et c’est l’occasion de faire le point avec le Président de la SEM SL US Créteil Handball Eric Poignant.
Nous sommes début mars, Créteil est 12ème au classement avec 15 points à 3 points du 8ème. Peut-on dire que Créteil a réussi sa saison jusqu’à présent ?
Globalement on va dire que nous sommes satisfaits même s’il y a deux points qui nous restent en travers de la gorge notamment les matchs de Toulouse et de Nîmes. On est satisfaits à 90%. Il y a un petit 10% qui est manquant.
C’est le président ambitieux qui parle ?
Oui tout à fait. Si, en fin de saison dernière, on recrute un entraîneur de la qualité de Fernando Barbeito, qui a de longues années d’expérience au FC Barcelone, c’est pour que le club franchisse un cap. Ce niveau d’exigence augmenté amène à ma déception pour ces deux points manquants mais encore une fois globalement, nous sommes satisfaits. Ne nous voilons pas la face. C’est un championnat extrêmement difficile où quasiment tout le monde peut battre tout le monde. Peut-être à part le PSG qui est sur une autre planète. Mais aujourd’hui, avant notre match de Saran, il y a beaucoup de satisfaction.
Le visage montré par l’équipe, les joueurs, c’est l’identité que vous voulez prôner ? C’est en accord avec le projet du club ?
Oui parce que les deux matchs que l’on vient de faire face à Montpellier et Chartres ont démontré que nous avions une belle qualité de jeu avec une équipe très solidaire. Et je parle de tous les joueurs, ceux qui jouent et ceux qui jouent moins. C’était également le cas face à Cesson-Rennes, même si on a perdu. On ne perd pas de beaucoup… Un but. L’équipe n’a rien lâché et je trouve ça de très bonne augure avant d’accueillir Saran qui va être un match très important pour nous, et pour eux également.
La fatigue commence à se faire sentir avec des joueurs absents, ne serait-ce que la base arrière. Sentez-vous que cela commence à tirer un peu dans les pattes ?
Oui ça tire un peu, Fernando a un peu moins de rotation. Il a amené deux jeunes de l’Équipe Réserve, ce qui est très bien pour nos jeunes. Mais, oui, on manque incontestablement de rotation sur la base arrière. On s’en est aperçu quand, à Cesson, Boiba s’est retrouvé arrière gauche. J’espère que l’on va pouvoir récupérer rapidement au moins, quelques éléments pour que Fernando et son staff aient un peu plus de rotation sur les matchs à venir parce que le championnat n’est pas terminé.
La semaine dernière, Créteil a annoncé un peu de mouvement, niveau transfert. Côté prolongations, un état d’esprit et de l’efficacité avec Valentin et la continuité de la formation avec Samuel ?
Oui voilà, c’est exactement ça. Je souhaitais impérativement conserver Valentin, parce que c’est un garçon qui ne lâche rien sur un terrain. C’est 60 ou 50 minutes à fond avec un état d’esprit irréprochable donc nous sommes très satisfaits de pouvoir continuer l’aventure ensemble, pour trois années. Je pense qu’il avait d’autres propositions. Il a souhaité continuer l’aventure avec nous, c’est la preuve qu’il se sent bien et qu’il adhère au projet de jeu que propose aujourd’hui l’entraîneur. Ce jeu le met incontestablement en valeur. Aujourd’hui, beaucoup de ballons vont au pivot et dans toutes les positions, et c’est quelque chose qu’il a surement pris en compte pour sa décision.
Pour Samuel Deen, c’est encore un fleuron de notre formation. J’en suis très content parce que j’avais eu une discussion avec lui il y a deux ans, il doit sans doute s’en rappeler. Aujourd’hui il est professionnel à Créteil et souvent titulaire, c’est quelque chose qui est important pour lui mais aussi pour notre club. La formation cristolienne est là, continue et continuera avec des éléments qui arrivent derrière.
Du côté des arrivées, Thiago, Djordje…
Du côté des arrivées, il a fallu composer avec le départ de Boiba Sissoko au poste de meneur de jeu. On a fait signer Djordje Djekic pour deux années. Le public français a pu s’apercevoir dès les premiers matchs qu’il a disputés avec Chartres, que c’est un très bon joueur. On espère la même réussite avec notre équipe la saison prochaine.
Pour remplacer Yoann Gibelin, Fernando connaissait bien, pour l’avoir vu à l’œuvre à Cuenca en Espagne, le Brésilien Thiago Ponciano qui est un gros shooteur, doublé d’un défenseur de grande qualité. C’est exactement le genre de profil que recherchait Fernando et son staff.
Il y aura peut-être d’autres joueurs qui aussi prolongeront ou bien une arrivée supplémentaire, je ne peux pas en dire plus aujourd’hui parce qu’il n’y a rien de fait ni de décider mais on se donne toutes les possibilités de renforcer l’équipe s’il le faut.
On a vu les supporters qui ont organisé un déplacement à Cesson, vous sentez que depuis l’après-Covid, il y avait un manque chez les supporters, que les gens avaient envie de revenir dans les salles et prennent plaisir à revenir au Palais des Sports…
Oui, par exemple contre Montpellier, où la salle était pleine avec une ambiance extraordinaire. On l’a également vu contre Chartres avec un Palais des Sports bien rempli. Après la période extrêmement délicate qu’ont traversé nos supporters, ils ont envie de revenir, de revoir du spectacle. On a la chance de leur montrer du beau handball à Oubron et au travers de ces quelques mots, je souhaite aussi les remercier de leur soutien. Je les ai vus à Cesson, ils ont fait un long déplacement (quasiment 1000 kilomètres aller-retour) pour voir un match de hand, c’est touchant et je les en remercie.
C’est ce côté passion que vous aimez dans le handball ?
Ah bien sûr, c’est indéniable. Le handball c’est avant tout une passion. Je ne raisonne pas que pour moi et pour le club mais je raisonne aussi pour tous ces gens qui viennent nous voir que ce soit nos supporters, nos partenaires, la ville de Créteil.
La ville de Créteil a le souci de ne pas laisser vieillir le Palais des Sports et il va y avoir quelques améliorations dans les mois à venir, en étroite collaboration avec le club. Cela fait aussi partie de vos projets ?
Oui cela faisait partie de mes projets, c’est validé et c’est une très bonne chose. Il ne faut pas oublier que le Palais des Sports est un outil qui n’est pas réservé qu’au handball. Il doit pouvoir accueillir beaucoup de manifestations. C’est pour cela qu’aujourd’hui, il avait besoin d’un vrai coup de jeune (il a une trentaine d’année). Cela reste un très bel outil mais je pense que, comme toute belle chose, il a besoin d’être de temps en temps mis au goût du jour. Les vestiaires vont être refaits. L’accueil aux spectateurs va évoluer. L’extérieur du Palais des Sports va être ravalé donc oui, c’est une bonne chose pour le handball mais aussi pour toutes les manifestations que la salle va pouvoir accueillir.
Côté partenariat, plusieurs partenaires ont rejoint l’aventure cristolienne cette saison, il y a aussi des signatures en cours. Quel regard portez-vous sur ce soutien, pas que financier ?
C’est avant tout une très bonne nouvelle et c’est un peu surprenant dans le sens où on sait qu’économiquement la France dans sa globalité, souffre. Je crois que les entreprises ont besoin de diversifier leur communication. Les valeurs de notre sport et de notre club permettent, par la façon dont nous présentons aux entreprises de s’identifier et d’avancer avec nous. Je salue le travail des équipes de marketing et de communication . On a renforcé ces services et aujourd’hui le résultat est là.
Le club poursuit son investissement dans des actions sociales, c’est important de pouvoir rendre la pareille en aidant des associations comme les Restos du Cœur ou bien encore la Ligue contre le Cancer avec l’action sur Octobre Rose ?
Les opérations RSE, on continuera tout au long de ces années à venir, à les développer, encore. C’est un aspect auquel je tiens absolument. Octobre Rose a été pour moi quelque chose de magnifique et même par la suite parce qu’on a vu que les maillots se sont arrachés en terme de vente sur place ainsi que les maillots de nos joueurs sur le net mis aux enchères. Les fonds ont été reversés pour la recherche contre le cancer et le prix des maillots est monté au-delà de nos espérances.
On a fait aussi une magnifique opération avec les Restos du Cœur au Carrefour de Créteil. Les joueurs se sont investis, je crois que l’opération a très bien fonctionné. Les responsables des Restos étaient très heureux de cette collaboration.
Cela a toujours existé au club de Créteil. Même avant mon arrivée, c’était des choses qui étaient en place. L’image du club se joint à ces actions RSE, c’est dans les gênes de mettre ces actions en place et cela continuera. On a aussi les actions dans les hôpitaux auprès des enfants hospitalisés avec un maillot pour la vie. L’année dernière, il y avait des actions avec la Croix Rouge, on associe notre image de marque à ces actions et j’en suis très fier.
On a commencé avec le sportif, on va terminer par le sportif, la suite de la saison s’annonce palpitante, vous allez la vivre comment ? Dans les tribunes, quel spectateur êtes-vous ?
J’ai l’habitude de vivre le match intensément, j’essaie d’être le plus serein possible, ce n’est pas toujours facile ! On ne lâchera pas un match, ça, c’est une évidence.
À Créteil, on a toujours eu l’habitude de ne rien lâcher et de ne rien donner. Donc cette saison jusqu’au dernier match, je demanderai toujours à l’entraineur de tout faire pour gagner des matchs, et tous les matchs !
Les joueurs portent un maillot, celui de Créteil, qui possède des valeurs et lorsqu’on rentre sur le terrain c’est pour donner le meilleur de soi-même. C’est avant tout de donner le maximum pour gagner le match. Maintenant cela reste du sport. Si en face ils sont plus forts, il faut savoir accepter la défaite même si c’est difficile.