Jamais facile de faire le portrait d’un joueur quand celui-ci est le fils du président du club. “Franchement, je suis passé au-dessus maintenant” sourit Jonas Poignant, notre pivot, histoire de nous mettre à l’aise. De son propre aveu, ce n’était pas vraiment le cas quand il y a posé ses valises, en 2018, après un petit tour de France qui l’a emmené à Ivry, Vernon et Nancy. “J’avais un peu l’impression que tout le monde me regardait, comme si je devais montrer plus que les autres. Mais j’en ai discuté avec un peu tout le monde, et dans ma tête désormais, je suis un joueur comme un autre” continue-t-il.
Et se focaliser là dessus, ça aurait été passer à côté d’un personnage attachant, capable, à 26 ans, de vous dire que s’il n’avait pas été handballeur professionnel, “j’aurais certainement été restaurateur. Parce que j’adore manger, évidemment. Mais aussi parce que j’étais toujours avec ma mère dans la cuisine quand j’étais plus petit, et j’ai gardé ce truc. J’aime bien me cuisiner des petits plats.”
D’ailleurs, handballeur professionnel, ça n’a jamais été un but pour Jonas avant que celui-ci n’atteigne l’adolescence. Avant, le hand, c’était juste pour s’amuser avec les copains. Mais quand les sélections départementales, puis régionales, ont tapé à la porte, ça a commencé à devenir un peu sérieux. Créteil et Ivry se mettent alors sur les rangs, mais ce sont bien les rouge et noir qui vont emporter son vote. “Ils ont su me convaincre. Mais pour moi, Créteil n’a jamais été l’ennemi par le passé et désormais, Ivry n’est pas LE club à battre non plus. Je connais trop de monde des deux côtés pour tomber dans la rivalité” sourit-il.
C’est à Delaune que notre Bélier va croiser la route de Daniel Hager, “une des personnes qui a le plus compté pour moi, que ce soit sur ou en dehors des terrains.” Mais si l’ancien directeur du centre de formation le prend sous son aile, le club d’Ivry le laissera filer à la fin de son cursus de formation. Un coup dur que le pivot, âgé désormais de 26 ans, va mettre à profit pour mettre les voiles. Vernon, d’abord, puis Nancy, avant de revenir dans la région parisienne, en 2018.
Histoire de partager quelques parties de golf avec le paternel, Eric, avec qui il partage cette passion depuis tout petit. “Je crois que la première fois que j’ai joué, je devais avoir cinq ans” rigole Jonas, quand on l’imagine avec un club dans les mains, tenant à peine debout. Mais pourquoi le golf, au fait ? “Il y a un truc qui te permet de couper, de penser à autre chose, tout en faisant du sport. J’adore la déconnexion que ça te permet d’avoir, et en plus c’est quelque chose que je peux partager avec mon père.”
Décidément, son papa, chez Jonas, c’est quelque chose. “Mais ma mère aussi compte beaucoup pour moi. Il se trouve juste que le sport, c’est plus mon père avec qui je partage ça” précise quand même notre pivot. Et à la limite, peu importe. Désormais, Jonas a choisi de tracer sa route. Sa propre route.