Fraîchement sélectionné en Equipe de France Juniors, le jeune pivot du Centre de Formation Jérémy Toto vit sa première saison parmi les professionnels. Et les occasions ne manquent pas pour montrer son talent.
Jérémy, tu as été sélectionné pour le rassemblement de l’Equipe de France Juniors. Comment as-tu vécu cette sélection?
Je l’ai vécue comme une récompense. Cette sélection était presque un objectif. Tous mes potes du pôle d’Eaubonne était déjà sélectionnés et je me sentais un peu en retrait de ne pas l’être. Je voulais vraiment être avec eux, pouvoir partager ces moments parce qu’ils me racontaient que c’est un autre monde.
Et ça l’est vraiment alors…?
Oui. Les approches des matches sont différentes. Il y a beaucoup de sérieux autour de tout ça. C’est un “truc de ouf”. On ne s’en rend pas compte comme ça mais être en Equipe de France, c’est vraiment fort. Tout est très bien organisé, beaucoup de gens sont mobilisés autour de ces rassemblements.
As-tu le sentiment d’avoir appris des choses durant ce séjour?
Enormément. J’ai appris l’importance du maillot de l’Equipe de France. C’est quelque chose d’unique. La première fois que tu entends la Marseillaise, que tout le monde chante dans la salle…
Tu l’as chantée?
Oui, je l’ai chantée, et je connaissais les paroles (sourire). Cela fait vraiment chaud au coeur. A la télé, on ne se rend pas compte de tout ce que cela peut représenter et faire ressentir. Mais là, j’étais sur le parquet avec mes coéquipiers, les mains sur les épaules. Cela procure beaucoup d’émotions. On a envie de se battre. On est là pour représenter son pays.
Vous avez remporté vos trois matches. Comment t’es-tu senti pendant ces rencontres?
Il y avait beaucoup d’engagement. C’est très différent de la D1 parce que les arbitres laissent beaucoup plus se faire les impacts. J’ai pris beaucoup de plaisir à m’engager encore plus. Maintenant, il faut que je me ré-adapte à l’arbitrage du Championnat de France. Les arbitres que nous avons eus n’étaient pas français donc déjà, cela a restreint la communication. On ne pouvait que dire “ok”, “no soucis”,… (rires). Franchement j’ai aimé. Je me suis senti dans mon élément, je pouvais vraiment mettre des contacts.
Comment juges-tu tes performances?
J’ai joué les trois matches. Je les ai tous disputés en tant que titulaire. Lors du premier match face à la Roumanie, j’avais un peu d’appréhension. Cela peut paraître logique puisque c’était mes débuts. J’avais à la fois peur de trop en faire et de ne pas en faire assez. Je ne savais pas comment doser.
Le deuxième match contre la Hongrie m’a procuré beaucoup de plaisir. J’ai joué une heure et j’ai aimé défendre, jouer avec mes partenaires. C’était vraiment génial.
Lors du troisième match, j’étais un peu fatigué du fait que j’ai joué une heure la veille et du fait des entraînements durant la semaine. J’étais un peu fatigué mais je n’ai pas lâché. Je voulais montrer jusqu’à la fin que j’étais digne de représenter le maillot tricolore.
Etant donné que tu connaissais déjà des joueurs, ton intégration s’est sûrement bien passée…
Oui, très bien. Je connaissais la plupart des joueurs. Soit j’avais déjà joué contre eux, soit nous avions des amis en commun et nous nous étions déjà vus hors des parquets. En plus, je suis assez ouvert. Ils l’ont vu tout de suite donc il n’y a pas eu de soucis, ni même de jalousie par rapport au poste.
Du coup, as-tu comme objectif d’être à l’Euro?
Ah ça c’est sûr. Je ne me suis pas imposé mais je suis satisfait de ce que j’ai démontré. J’ai essayé de montrer le meilleur de moi-même, d’essayer de marquer un peu les esprits parce que beaucoup de gens sont venus me voir. Je pense surtout à mes parents qui se sont déplacés. J’étais ému.
Ce séjour t’a marqué…
Oui, ça m’a marqué. J’ai envie d’y retourner et de ne plus lâcher.
C’est une année plutôt sympa pour toi. Tu as du temps de jeu en D1. Comment vis-tu tout cela?
Après la blessure de Pierre Montorier et celle de Yannick Limer, j’ai dû répondre présent parce que j’étais le seul pivot valide (NDLR: Sambou Sissoko a été prêté à Pontault-Combault). Je devais montrer que j’étais présent et que je pouvais assumer le poste. Le coach m’a fait confiance. Tous mes entraîneurs m’ont toujours dit que tout passe par la défense. J’ai toujours sur qu’il fallait que je m’impose en défense pour pouvoir ensuite m’exprimer en attaque. Je suis très content de la saison que je vis.
Une saison qui restera marquée dans ton esprit?
Oh oui. Tout s’est enchaîné avec ma première saison avec les pros, ma sélection en Equipe de France.
Tu n’as pas peur que tout cela aille trop vite?
Non…
Tu as l’air d’avoir la tête sur les épaules en tout cas…
Oui. Je pense être une personne humble. Je m’y attache en tout cas. Et je veux le rester. Je ne veux pas me vanter, me croire arrivé parce qu’il me reste encore énormément de travail. Cela viendra doucement.
En tout cas, tu as de belles choses à vivre encore. Et tu n’auras peut-être pas de vacances d’été, en tout cas on te le souhaite.
(sourire) oui, j’espère aussi. Du coup, c’est vrai qu’elles seront peut-être courtes si je suis pris en Equipe de France pour l’Euro. Après c’est un mal pour un bien. Il faut faire des choix dans la vie et je ne vais pas bouder mon plaisir.