Eloigné deux mois des terrains suite à une fracture de la main, Juan Castro Alvarez, 26 ans, se confie à quelques heures de la rencontre opposant l’US Créteil à Nîmes. Désireux de montrer ce dont il est capable, le demi-centre arrivé cet été en provenance d’Espagne revient sur son arrivée dans le Val de Marne, son parcours et le début de saison des Ciels et Blancs.
Juan, tu es arrivé cet été en provenance du club d’Anaitasuna, dans la ville de Pampelune. Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu nous présenter ton parcours ?
Juan Castro : J’ai commencé le handball vers 6 ans, dans ma ville de León où le handball est le sport le plus important. J’ai aussi joué un petit peu au football et au basket. Mais mon père travaillait pour le club de León donc j’ai fini par choisir le handball. A 18 ans, alors que j’étais encore au centre de formation, j’ai commencé à côtoyer le groupe pro, et fait quelques apparitions en équipe première. A l’époque, l’équipe disputait la coupe EHF. Après avoir signé mon contrat professionnel, je suis parti jouer une année au sein du club de Torrevieja (première division espagnole). La saison précédent mon arrivée, Sebastian et Diego Simonet jouaient au club. Après deux années avec l’équipe première de León, où j’ai notamment connu la Ligue des Champions avec des rencontres face à Vezsprem, Flensburg, Montpellier ou encore Hambourg (futur vainqueur de la compétition), j’ai ensuite signé un contrat en Hongrie mais le club dans lequel j’ai signé a mis la clef sous la porte. Finalement, après l’été, deux jours avant le début du championnat, je me suis engagé avec Anaitasuna. On a terminé la première saison quatrième, le meilleur résultat de l’histoire du club. La seconde saison, je disputais une nouvelle fois la coupe EHF. Et depuis cet été, je suis cristolien.
Comment s’est prise la décision de quitter l’Espagne pour rejoindre l’US Créteil et le championnat de France ? Comment s’est déroulée ton intégration au sein du groupe cristolien ?
J.C : Jouer dans le championnat de France représentait un joli pas en avant pour ma carrière. L’intégration avec les joueurs s’est très bien passée, avec Christophe Mazel et les entraîneurs aussi. J’ai discuté avec Federico Vieira, ancien coéquipier de Cristophe Mazel à Istres, qui m’a conseillé de venir à Créteil. Victor ALONSO, l’autre joueur espagnol de l’équipe, m’a beaucoup aidé à bien m’intégrer au groupe. J’ai même habité pendant deux semaines chez lui avant de m’installer dans mon appartement (rires). Même si l’Espagne n’est pas loin de la France, c’est difficile pour un jeune joueur, de venir seul dans un nouveau pays, où la langue est différente. J’ai étudié le français à l’école pendant 3 ans mais je n’en ai pas gardé beaucoup de souvenirs (rires). Mais après avoir signé mon contrat, j’ai suivi pendant deux mois des cours de français à Pampelune pour m’y remettre.
Suite à une fracture de la main, tu as été absent des terrains pendant deux mois et n’a pas pu participer aux premiers matches de championnat ? Comment as-tu vécu cette période compliquée ?
J.C : C’est vrai que c’était un petit peu frustrant de ne pas pouvoir enchaîner et prendre mes marques, sur le terrain au sein du collectif. Au final, j’ai été coupé après seulement deux matches officiels (ndlr : double confrontation contre Zamet en Coupe EHF). Mais pendant ces longues semaines, je n’ai pensé qu’à récupérer et à revenir en forme. On a bien travaillé avec le staff pour que je retrouve progressivement mes sensations et aujourd’hui, je suis content de pouvoir rejouer.
Est-ce qu’on ressent un petit peu plus de pression en revenant, lorsqu’en tant que recrue étrangère, on n’a pas pu jouer pendant autant de temps?
J.C : Je pense que oui, la pression est un peu plus forte. Mais je pense que c’est mieux pour moi si je fais les choses tranquillement, petit à petit. Le premier match après ma blessure, contre Montpellier, a été difficile. En même temps, c’est toujours difficile de jouer face à Montpellier. Mais ça l’est encore plus lorsque c’est le premier match après deux mois d’absence. De moi-même, je me suis mis plus de pression parce que je veux bien jouer et montrer ce que je suis capable de faire. Malgré un match compliqué pour moi, je sais que je peux être bon et apporter à l’équipe. Je sais que je peux être meilleur mais c’est difficile quand tu dois tout reprendre de zéro. Je dois rester tranquille pour pouvoir jouer à mon meilleur niveau. Je travaille tous les jours pour retrouver et obtenir mon meilleur niveau. En tout cas, aujourd’hui, je me sens bien.
En s’inclinant à Dunkerque la semaine dernière, l’équipe a concédé une cinquième défaite de rang. Comment as-tu vécu cette rencontre? La victoire est-elle obligatoire demain face à l’USAM?
J.C : Tous les matches à l’extérieur sont difficiles. C’est encore plus difficile de gagner, voire impossible lorsque l’on encaisse vingt-trois buts en une mi-temps. Notre défense n’a vraiment pas été bonne pendant ce match. On a laissé trop de tirs à six mètres, ce qui n’a pas aidé nos gardiens. La défense a été bien meilleure en deuxième période, où on a encaissé seulement onze buts. Mais on partait de trop loin pour espérer remporter le match. Il faut gagner celui de demain. Il est vraiment très important pour nous, mais il l’est aussi pour eux. La situation actuelle est difficile mais la saison est longue et on peut changer ça. Si on travaille tous les jours, et si on travaille dans la même direction, c’est plus facile de s’entraîner tous ensemble. On a eu beaucoup de blessés pendant deux mois, ce qui a rendu les matches difficiles mais ça l’a été également à l’entraînement pour travailler les automatismes tous ensemble. On va continuer à bien travailler cette semaine pour préparer ce match.