C’est un entraîneur champion qu’USCHB.fr a interviewé pour vous. Benjamin PAVONI revient sur la performance de son équipe, évoque ses joueurs et le reste de la saison jusqu’à début mai.
Benjamin, vous êtes depuis ce week-end Champions de France PROD2. Comment as-tu vécu ce titre ?
– C’est la récompense du travail accompli, satisfaction d’être champions aussi tôt dans la saison. Nous avons rempli l’objectif défini en début de saison.
Je ne m’attendais peut-être pas à ce que cela arrive aussi vite. Nous voulions éviter à tout prix de disputer les playoffs. Mais imaginer être champions à cinq journées de la fin, ce n’était pas dans nos têtes. Je pensais que nos adversaires allaient tenir plus longtemps. Mulhouse s’est effondré après la phase aller, Istres et Billère ont laissé quelques plumes dans leurs derniers matches.
Il reste cinq matches, rester invaincu est-il un objectif important ?
– Dès le début de saison, l’objectif principal fixé était la montée en étant premier. Finir invaincu peut être un deuxième objectif. Cela n’a jamais été une priorité pour moi mais ce serait la cerise sur le gâteau comme le dit Franck CHUPIN.
Et du coup, Franck ne se coupera pas les cheveux…
– Oui, j’ai bon espoir qu’il ait sa queue de cheval pour les vacances d’été (NDLR : l’entraîneur adjoint Franck CHUPIN a fait le pari de se laisser pousser les cheveux tant que l’équipe ne perd pas).
Vous avez su prendre par le bon bout cette saison, en n’ayant pas été épargnés par les blessures…
– Cette saison n’a pas été facile. Il fallait se remettre en question chaque week-end pour affronter des équipes qui nous attendaient à chaque fois et qui voulaient nous faire chuter – ils n’y sont pas arrivés jusqu’à présent. Cela est une réelle satisfaction.
Les principaux blessés que nous avons eus sont les Juniors, revenus du Mondial estival. Hugo DESCAT n’a pas joué de la saison suite à une blessure avec l’Équipe de France. C’est la même chose avec Adrien BALLET. Concernant Antoine FERRANDIER, il a subi une intervention chirurgicale suite à un kyste. Jérémy TOTO a eu quelques ennuis à la cheville et Quentin MINEL a connu quelques soucis physiques également. Donc mis à part ceux-là, nous n’avons pas eu beaucoup de blessés. Ces ex-Juniors ont été beaucoup sollicités ces dernières années et n’ont pratiquement pas eu de vacances. À un moment, le corps dit stop.
Avons-nous des chances de voir Hugo et Adrien sur les parquets avant la fin de la saison ?
– Ils sont très motivés pour retrouver les parquets. Bien entendu, s’il y a aval du corps médical, ils joueront. Mais ils ne seront pas au top dès leur reprise et c’est tout à fait normal. Psychologiquement, je pense que cela leur fera du bien de rejouer et vivre avec le groupe. La situation de champions peut leur faciliter leur retour.
La maîtrise démontrée de ton équipe sur plusieurs matches t’a permis de faire tourner ton effectif et donc de donner un temps de jeu conséquent à de jeunes joueurs comme par exemple Boyba SISSOKO, Youenn CARDINAL,… mais aussi voir progresser des joueurs comme Jérémy TOTO pour ne nommer que lui…
– Nous étions tous très déçus l’an dernier de cette descente. Il faut aussi en tirer les points positifs. Certains jeunes joueurs ont pu s’exprimer plutôt avec brio. Nous avons vu l’évolution de joueurs comme Boyba, Youenn, Jérémy mais aussi Thibaut MINEL et d’autres. C’est positif qu’ils aient du temps de jeu. Nous avons un groupe étoffé par rapport aux autres équipes et nous avons pu maintenir un niveau de jeu constant.
Le recrutement vous a donné satisfaction cette année ?
– Nous avons bien ciblé nos besoins. Nous avons recruté des joueurs talentueux et d’expérience. Cette année, nous avons sans doute la meilleure paire de gardiens du championnat. Le poste de défenseur avec Vaidotas GROSAS a donné pleine satisfaction. Et Sergio DE LA SALUD nous a apporté son assurance à la mène. Il a été présent sur tous les matches au couteau, un joueur très précieux qui ne dispose pas de qualités athlétiques ou de puissance exceptionnelle mais qui joue juste, notamment dans les moments chauds.
Tout le monde a répondu présent dans l’ensemble. Chaque joueur a donné ce qu’il avait à donner à l’équipe. Les résultats parlent d’eux-mêmes. L’apport des plus expérimentés a été intéressante, celle des jeunes joueurs aussi.
Le match est la partie visible pour le public, comment juges-tu la réorganisation du staff avec notamment l’arrivée de Franck CHUPIN ?
– Nous n’avons pas changé du tout au tout mais la nouvelle organisation a donné pleine satisfaction. Tout le monde a rempli son rôle avec beaucoup d’envie. Pour en avoir discuter avec les uns et les autres, je crois que tout le monde a trouvé sa place et apporte une vraie plus-value à l’équipe.
À titre personnel, tu gagnes un nouveau titre avec l’US Créteil après celui de Champion de France -18 il y a quelques années. Ressens-tu une certaine fierté ?
– Remporter les titres est toujours un vrai plaisir. Franck est issu de Créteil comme moi, Tito (NDLR : Christophe ESPARRE) entraîne ici depuis longtemps et a joué ici. Cela donne un staff cristolien. C’est notre club et notre ville. Et on en est forcément fiers.
Être champion permet-il de se projeter plus facilement sur la saison prochaine ?
– Ces dernières années, nous n’avons pas eu les fins de saison qui nous permettaient de préparer en amont les saisons suivantes. Alors cette saison, nous en profitons bien évidemment et c’est un réel atout. Nous n’oublions pas non plus que nous avons une saison à bien terminer. Le groupe veut rester invaincu et nous allons tout faire pour. Ne serait-ce que pour l’équité du championnat. Il est hors de question de balancer les matches. Nous sommes professionnels et compétiteurs. Chaque match qui va arriver, nous allons le prendre comme une finale et on a envie de terminer ce championnat en apothéose.
Dans ces cinq matches, deux seront à domicile. C’est aussi le moment de faire la fête avec ce public très présent malgré ce que plusieurs nous prédisaient…
– Il nous reste Valence et Pontault-Combault à domicile. Nous avons été déclarés champions à un moment où nous n’étions pas sur le terrain. Mais c’est vrai que, de ne pas avec être notre public, est quelque chose qui nous a manqué. Nous avons hâte de partager avec notre public, nos émotions.