Président de l’Association de l’US Créteil Handball, Didier Dourbecker entame les bilans de mi-saison que vous retrouverez tout au long de ces fêtes de fin d’année.
Que pensez-vous de la première partie de saison de l’équipe professionnelle qui est loin des attentes du club?
Effectivement, loin des attentes du club.. Nous ne pensions pas à ça même si nous avions quelques craintes puisque l’équipe a été refondée et est basée sur l’intégration de beaucoup de jeunes joueurs, qui est l’essence du projet cristolien. Bon, après, il y a eu beaucoup de concours de circonstances qui ont amené à gérer des difficultés et qui donnent le résultat actuel. Je pense notamment aux joueurs blessés. Tout cela amène au résultat d’aujourd’hui mais qui n’est que celui d’aujourd’hui.
Paradoxalement, si les résultats ne sont pas là, les joueurs forment un groupe assez solidaire, peut-être pas encore suffisamment mûr pour passer les épreuves mais en tout cas, nous sentons un groupe.
Quid des autres équipes Élite?
Là, c’est une grosse satisfaction. C’est l’aboutissement de tout le travail effectué depuis quatre-cinq ans, avec l’ensemble des acteurs du club. Tout cela conduit à des résultats positifs comme ceux de l’équipe réserve qui
est la charnière entre le staff professionnel et l’Association, une sorte de croisée des chemins. Ils sont actuellement 3èmes de leur poule. Nous pouvons peut-être prétendre à une montée en Nationale 1. Ce n’est pas le résultat en soi qui est intéressant mais la manière parce que l’objectif de la réserve est de former des joueurs pour qu’ils puissent intégrer la D1. Le résultat vient de toute façon avec le travail mais le travail est axé sur le joueur et non pas sur le résultat, ni sur une équipe. Toute la formation est vraiment centralisée sur le joueur.
Nous trouvons les mêmes très bons résultats au niveau des -18, des -16 et des -14 puisqu’ils sont tous en tête de leur championnat respectif. Sans oublier les équipes B qui sont également bien placées, tout comme les équipes 3. Si je ne me trompe pas, sur 16 équipes engagées, sur les weekends, nous trouvons souvent 70% de victoire parmi toutes les équipes.
Lorsque l’on regarde la filière Élite, l’autre satisfaction se situe au niveau des sélections parce que nous avons des représentants de Créteil en France Jeunes et France Espoirs. Vous pouvez comparer à la situation il y a cinq ans et vous verrez la situation.
L’entrée en D1 de jeunes joueurs tels que Sambou, Kevin, Jordan ou encore Adrien est satisfaisante?
Ils ont encore un gros travail, ils découvrent la D1. Ce qui est bien c’est qu’ils ont une opportunité de découvrir. C’est sûr que de leur point de vue, ils n’ont peut-être pas assez de temps de jeu. C’est toujours très difficile. Nous devons encore travailler là-dessus pour les mettre en confiance. Ce n’est pas évident de les mettre dans l’équipe pour à la fois le résultat mais aussi pour que ce ne soit pas trop pesant pour eux. Les joueurs sont tout de même jeunes donc il faut les soutenir.
Ce qui est aussi intéressant dans leur cursus de formation, c’est qu’ils participent aux entraînements mais aussi voir les préparations d’avant-match et pendant le match. Plus ils commencent jeune, plus rapidement ils vont intégrer tout cela.
C’est important qu’ils assistent aux matches?
Bien sûr. Tout est à prendre, même s’ils chauffent le banc (rires). Ils sont dans les tripes de l’équipe, partie intégrante de l’équipe. Même s’ils ne rentrent que quelques minutes.. Lorsqu’on les voit sur le banc, on voit bien leur concentration. Ils prennent évidemment quelque chose.
“Nous voulons que le joueur joue à son meilleur niveau”
Le projet du club est donc bien engagé puisqu’il est basé sur les jeunes et la formation..
Nous avons identifié les missions. Le principe était de retrouver une structure club avec les deux entités (Association et les Professionnels). C’était le premier travail à faire parce qu’on ne sentait pas une âme de club. Nous devions donc consolider le club et pousser vers un projet commun qui est d’amener un maximum de jeunes à être professionnel et intégrer l’équipe pro. Chacun a sa ligne. L’équipe professionnelle c’est le Centre de Formation et la gestion d’une équipe pro. L’Association, quant à elle, avait à former les jeunes depuis les 612 jusqu’à amener le maximum de jeunes avec des gros potentiels pour intégrer le Centre de Formation. Tout cela avec comme base: Mettre le joueur au centre du dispositif et ce, pour toutes les catégories.
Nous nous intéressons aussi à l’arbitrage avec la création d’un Pôle de jeunes arbitres, avec un entraîneur qui va les accompagner sur l’arbitrage de leurs matches, leur donne des conseils. Nous avons également de très belles réussites avec la présence d’arbitres cristoliens dans chaque finalité.
Nous formons également des jeunes dirigeants, des jeunes qui peuvent s’épanouir dans des actions d’accompagnement sur des projets. C’est un petit peu plus long et compliqué mais là aussi, un professionnel les encadre.
Donc nous avons des arbitres et des dirigeants.Tout cela, c’est pour des joueurs. Nous voulons que le joueur joue à son meilleur niveau. Nous allons suivre son évolution et le faire jouer là où il va s’exprimer le mieux. C’est ce que l’on appelle la filière intensive avec un renforcement individuel avec entraînements supplémentaires. Un joueur de -14 peut être amené à jouer en -16. Nous poussons au maximum. Nous les accompagnons également au niveau scolaire.
La partie conviviale du projet et je fais appel aux licenciés du club, nous sommes preneurs de bonnes idées et de bonne volonté pour organiser des évènements festifs, des moments de convivialité. Le joueur a besoin d’être dans un club où il se sent bien.
Dans l’écriture de notre projet, nous retrouvons les ingrédients. Il y a l’apport de la technique par des techniciens de bon niveau, des moments d’aide sur sa partie de structuration personnelle, son projet sociétal, et être bien dans un ensemble. Pour faire cela, nous avons mis en place des tournois notamment le Tournoi de Belgique. Un tiers du club part fin Juin début Juillet, pour faire un tournoi où toutes les équipes sont mélangées. Pour la filière Elite, ce sont plutôt des stages de travail effectués à l’étranger.
Vous voulez dire quelque chose en particulier..
Je crois très sincèrement que ce que nous vivons aujourd’hui, cela nous construit. Cela va donner de l’identité au club, c’est notre culture qui va se forger. Cela ramène à une dure réalité, celle que rien n’est acquis. Cela remet tout le monde en place et relance sur une dynamique. Je suis confiant pour la suite.
En septembre, nous avons obtenu une subvention du Conseil Régional, qui est le processus du club émergent. Cela va nous aider durant les trois années qui suivent à vraiment développer le projet. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons mis des choses en place, nous voyons que ça marche. Maintenant, nous avons les moyens véritables pour atteindre notre développement. Et là, je vous donne rendez-vous dans trois ans.. sans problèmes, on trouvera dans toutes les équipes des joueurs talentueux provenant de la formation cristolienne.
Parce qu’en fait, la municipalité nous aide vraiment mais là, cela va accélérer notre développement.
